Lettre aux prêtres du monde entier : les abus sexuels ont défiguré l'Église
Pour servir l’Église, les prêtres doivent tendre à la sainteté. C’est le message central
d’une lettre publiée par la Congrégation romaine pour le Clergé. Le texte, qui porte
la signature du cardinal-Préfet Mauro Piacenza, ne manque pas d’évoquer les fautes
commises par certains prêtres qui ont humilié le sacerdoce aux yeux du monde, qui
ont trahi la grâce qu’ils avaient reçue avec leur ordination et qui ont jeté l’ombre
du soupçon sur leurs confrères. La lettre, envoyée aux prêtres du monde entier, appelle
au repentir et au pardon. Mais au-delà des crimes horribles que constituent les actes
pédophiles, le cardinal Piacenza s’inquiète aussi de l’attiédissement du ministère
apostolique, de la fatigue, du manque d’enthousiasme. La lettre s’attarde, par
ailleurs, sur « le drame le plus grave » de notre temps : l’athéisme qui s’installe
quand on a oublié la beauté et la chaleur de la Révélation trinitaire. D’où la responsabilité
des prêtres : dans l’adoration et leur ministère quotidiens, ils doivent s’efforcer
de tout ramener à la Communion Trinitaire, pour aider les fidèles à découvrir le visage
du Fils de Dieu et son caractère actuel. Aucune évangélisation - avertit le texte
- ne sera possible si les chrétiens ne sauront pas surprendre et émouvoir le monde
par l’annonce du Dieu-Amour. Les prêtres doivent donc être des saints. Face à un
monde blessé par des déchirements toujours plus douloureux et inquiétants, l’Église
doit se montrer indissolublement unie au Christ. Composée d’hommes pécheurs, elle
doit sans cesse se renouveler dans l’Esprit : baisser le son de l’esprit de ce monde
pour pouvoir entendre la voix du Saint Esprit. Les prêtres sont enfin invités à
travailler en profondeur et à la source sur les textes du Concile Vatican II, un événement
« grandiose », selon le cardinal Piacenza, dont beaucoup parlent mais que très peu
connaissent à fond, et qui a été amplement déformé.