Le pardon, essentiel dans les relations internationales
La paix est au centre de la XVIIIe session plénière de l’Académie pontificale des
Sciences sociales. Les académiciens planchent au Vatican depuis le 27 avril et jusqu’à
ce mardi 1er mai sur le thème : « la quête mondiale pour la Tranquilitas Ordinis.
Pacem in terris, cinquante ans après ». Ils ont parlé de ce vaste sujet à la lumière
de l’encyclique écrite par Jean XXIII il y a un demi-siècle.
Ce lundi, Benoît
XVI a transmis un message à Mary Ann Glendon, présidente de l’Académie, dans lequel
il est revenu particulièrement sur l’importance du pardon. Le Pape a tout d’abord
rappelé le contexte dans lequel Jean XXIII a rédigé cette encyclique, « une lettre
ouverte au monde », en pleine Guerre Froide. Or, même si le monde a changé, Pacem
in terris, reste d’actualité et « a encore beaucoup à nous apprendre dans la mesure
où nous faisons face à de nouveaux défis en ce qui concerne la paix et la justice
dans l’après Guerre Froide, parmi lesquels la prolifération permanente des armes ».
Un
des traits essentiels de cette réflexion engagée par Jean XXIII est l’incitation à
s’engager dans le « dialogue créatif entre l’Eglise et le monde, entre les croyants
et les non-croyants que le Concile Vatican II a promu. » « Il offre une vision de
la place de l’homme dans le cosmos au travers du prisme chrétien, confiant dans le
fait qu’en faisant cela, il porte un message d’espoir à un monde qui en est demandeur,
un message qui peut résonner aux oreilles de tous les croyants et non croyants, parce
que sa vérité est accessible à tous. »
C’est alors que Benoît XVI souligne
l’apport le plus déterminant de Pacem in terris : la notion de pardon qui « a besoin
de trouver sa voie dans le discours international sur la résolution des conflits,
de manière à transformer le langage stérile de la récrimination mutuelle qui ne conduit
nulle part ». « Le pardon, explique le Pape, n’est pas le déni d’un méfait, mais une
participation dans le soin et la transformation de l’amour de Dieu qui réconcilie
et rétablit. » Le Pape a ajouté que « les erreurs et les injustices historiques peuvent
seulement être surpassées si les hommes et les femmes sont inspirés par un message
de guérison et d’espoir, un message qui offre un moyen d’aller de l’avant, pour sortir
de l’impasse qui, si souvent, enferme les hommes et les nations dans un cercle vicieux
de violence ».
C’est dire l’importance des synodes organisés pour l’Afrique
et le Proche-Orient a rappelé Benoît XVI. « Le message de vie de l’Evangile a apporté
l’espoir à des millions d’Africains, les aidant à s’élever au-dessus des souffrances
qui leur sont infligées par des régimes répressifs et des conflits fratricides »,
a conclu le Pape.