L'Académie pontificale des Sciences sociales étudie l'encyclique de Jean XXIII, «
Pacem in terris »
Les travaux de la 18ème assemblée plénière de l'Académie pontificale des Sciences
Sociales qui se tient au Vatican du 27 avril au 1er mai, sont consacrés pour la 3ème
année consécutive à la Lettre encyclique « Pacem in Terris », de Jean XXIII,
publiée le 11 avril 1963. Dans un entretien accordé à Radio Vatican, Mgr Marcelo Sanchez
Sorondo, chancelier de l'Académie, relève que cinquante ans après la publication de
cet important document, à la lumière de ces principes, on se demande : qu'est-ce qui
a changé et comment réaliser ces principes fondamentaux que le Pape avait énoncés
? À savoir la vérité, la justice, la liberté et la charité pour les individus et pour
les peuples. Il y a bien sûr de nouvelles vérités dans le domaine des sciences, comme
dans l'ordre social. Les 35 membres de l'Académie qui participent à l'assemblée y
réfléchiront.
Ainsi en ce qui concerne la sécularisation, les obstacles rencontrés
et les nouveaux défis à relever, Mgr Sorondo souligne l'importance de ce thème qui
sera explicitement étudié lors de l'assemblée. Et, dans le cadre de l'Année de la
Foi - qui coïncide avec cette célébration, nous voulons, a-t-il dit, reprendre ce
qu'on appelait le « préambule de la foi » : la nature humaine, l'immortalité
de l'âme, l'existence de Dieu, auxquelles on peut arriver par la raison. Nous voulons
démontrer que les sciences, aujourd'hui, ouvrent cet espace et aussi le « préambule
de la foi » où chaque science - en tant que vraie - est dans un certain sens une
collaboration, un préambule, justement à la foi même.
Un autre élément de
nouveauté, comme en témoigne la présence de nombreux économistes à cette assemblée
plénière de l'Académie pontificale des Sciences Sociales, concerne le rapport entre
le monde de l'économie et de la finance et la vie réelle de tous les jours. Le débat
est ouvert, affirme Mgr Sorondo, et cela vaut surtout pour le marché commun. ll annonce
les interventions de Joseph Stiglitz (Prix nobel d'économie), Mario Draghi (président
de la Banque centrale européenne) et Hans Tietmeyer (président de la Bundesbank).
Dans le document du Conseil pontifical Justice et paix intitulé « Réflexions sur
la réforme du système monétaire et financier », son auteur, Mgr Toso, affirme
deux choses très importantes : la banque doit tout d'abord faire la distinction entre
la finance pour aider les personnes et les crédits ; deuxièmement, il faut non seulement
faire la distinction entre la finance et la banque, dans le sens traditionnel, mais
aussi établir une taxe, la fameuse taxte Tobin, du nom du prix Nobel français. Cela,
conclut Mgr Sorondo, me semble une chose importante dont il faut tenir compte, comme
le souligne justement le document en question.