Commentaire de l'Évangile du 4e dimanche de Pâques
Le père Jean-Côme About commente l'Évangile selon saint Jean (10,11-18)
Jésus
disait aux Juifs : « Je suis le bon pasteur (le vrai berger). Le vrai berger
donne sa vie pour ses brebis..... »
Texte du commentaire
:
En ce quatrième dimanche de Pâques nous est proposé l’évangile du Bon Pasteur,
source et modèle de celui qui donne sa vie à l’image du Christ, et l’Église nous invite
particulièrement à prier pour les vocations. Jésus vient d’avoir des démêlés avec
les pharisiens parce qu’il a guéri l’aveugle-né un jour de sabbat et il a dissocié
le péché du pécheur : le péché est toujours à condamner et le pécheur est toujours
à relever. Mais ceux-ci ne veulent pas comprendre et Jésus prend le parallèle entre
le berger et ses brebis, et lui-même et sa mission de faire connaître la bonne nouvelle,
pour signifier tout le don qu’il accompli, et l’origine de sa mission : Le Père. Jésus
est le bon pasteur et il connaît ses brebis et elles écoutent sa voix. Qui ne connait
l’unité d’un berger et son troupeau : il prend soin d’elles jusqu’à les secourir et
elles ne se laissent guider que par lui. Il y a une confiance parfaite et totale qui
les rend inséparables. Et Jésus exprime qu’entre lui et les hommes qui croient
en lui, la confiance va jusque là, et même au-delà : car son but n’est pas simplement
de les conduire, mais de leur donner la vie éternelle. « Je connais mes brebis
et mes brebis me connaissent, comme le Père me connait, et que je connais le Père
; et je donne ma vie pour mes brebis ». « Je donne ma vie », maintenant, non
dans un futur lointain; car celui qui vit avec le Christ, comprend, que par la Parole,
la vie de Jésus, sa passion, son Église et ses sacrements, la vie éternelle prend
petit à petit corps en lui. Et ce don de la vie éternelle fait que, désormais nous
appartenons au Christ comme au Père. Qui reçoit cette vie et ne la refuse pas,
ne peut jamais plus « périr » car elle vient du Père par le Fils. Les brebis,
abritées dans cette unité entre le Père et le Fils ne sont plus à la merci d’aucune
puissance terrestre, pas même la mort, car rien ne peut les arracher à cet amour qui
les vivifie éternellement. C’est dans cette écoute de la voix du Seigneur et
dans l’acceptation de le suivre que la communion se vit et se communique. Car
tel est le désir de la Trinité, communiquer leur communion d’amour parfaite aux hommes,
afin qu’ils ne fassent plus qu’un avec elle. Mais ce don se fait dans l’abandon
le plus complet et cet abandon suscite l’amour du Père pour le Fils a un tel point
que cet amour vainc la mort et redonne vie : « Le Père m’aime parce que je donne
ma vie, pour la reprendre ensuite. Personne n’a pu me l’enlever : je la donne de moi-même.
J’ai le pouvoir de la donner et le pouvoir de la reprendre ». Il faut s’abandonner
dans la grâce en toute liberté pour que le don puisse devenir compréhensible en étant
éclairé par l’amour car qui donnerait sa vie humaine pour une brebis ? Dieu le
fait parce qu’il nous connait et désire nous communiquer sa vie, sans retenue. Ainsi
communiquer la vie divine devient la réponse du chrétien à l’appel du Christ. Cette
réponse devient toute particulière dans le prêtre car, par sa communion avec son évêque
et le pape, il devient le garant de la communication de la vie divine pour ses frères
et doit se laisser configurer au Bon Pasteur lui-même. En cette journée des vocations,
prions et invitons des cœurs à répondre au Bon Pasteur, à vivre cette amitié avec
le Christ, à vivre le don total de soi à Dieu et à ses frères, et, à vivre la communion
qui nous révèle le Père, le Fils et l’Esprit. Serviteurs du Seigneur, louez le
Seigneur, Alléluia !