USA : les évêques font de la résistance contre une politique jugée inacceptable
L’heure est cruciale pour l’Église catholique aux États-Unis, aussi bien sur le plan
pastoral que social. En visite ad limina, l’évêque d’Oakland, Mgr Joseph Cordileone,
l’a confirmé sur Radio Vatican. Les évêques - a-t-il dit - sont unis, soudés, et ils
sont décidés à faire entendre leur voix, à exprimer leur désaccord avec certaines
options politiques inacceptables, et ils s’efforcent de sensibiliser les fidèles.
L’heure des compromis est terminée – indique Mgr Cordileone – les catholiques ne peuvent
plus se taire pour se montrer conciliants. L’évêque d’Oakland accuse l'administration
Obama de vouloir imposer à l’Église des législations qui violent sa conscience morale.
L’épiscopat demande seulement de pouvoir servir son pays et la communauté catholique
conformément à sa conscience, sans vouloir léser qui que ce soit. Le 20° anniversaire
de la publication du Catéchisme de l’Église catholique devrait aider les fidèles à
approfondir leur foi et à apprécier l’histoire de l’Église catholique aux États-Unis
qui a dû trouver sa place dans un environnement marqué par l’éthique protestante.
C’est grâce à la liberté religieuse sacrosainte aux États-Unis que l’Église a pu prospérer
et servir le pays. Il ne faudrait pas que ce modèle de liberté soit trahi.
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Suscitant
un tourbillon médiatique, les évêques se sont élevés contre la réforme de santé voulue
par Barak Obama qui force les institutions catholiques à assurer une couverture santé
incluant le remboursement des frais de contraception, d’avortement et de stérilisation
de leurs employés. Ces services sont inclus sous la dénomination de soins préventifs,
étiquette habituellement utilisée pour les vaccins ou le dépistage du cancer.
Dans
une déclaration, rendue publique à la mi-mars, les évêques indiquent : « Il ne s’agit
pas de l’accès à la contraception, qui est omniprésent et peu coûteux, même lorsqu’il
n’est pas fourni par l’Église ou par les finances de l’Eglise. Il ne s’agit pas de
la liberté religieuse des catholiques uniquement, mais aussi de celle des personnes
qui reconnaissent que les croyances auxquelles elles tiennent risquent d’être menacées
à leur tour. Il ne s’agit pas non plus des évêques qui chercheraient à « bannir la
contraception » alors que la Cour suprême des États-Unis a écarté cette question il
y a deux générations. « Il ne s’agit pas, bien sûr, de l’Église qui voudrait forcer
qui que ce soit à faire quoi que ce soit ; il s’agit, au contraire, du gouvernement
fédéral qui force l’Église – c’est-à-dire ses fidèles et la plupart de ses institutions
– à agir à l’encontre de ce qu’elle enseigne. Ce n’est pas un problème d’opposition
au régime universel d’assurance-maladie, qui est une préoccupation de la Conférence
des Évêques depuis 1919, pratiquement depuis sa fondation. Ce n’est pas un combat
que nous voulons ou que nous avons réclamé mais c’est un combat qui nous est imposé
par le gouvernement. Enfin, ce n’est pas un problème républicain ni démocrate, ni
conservateur, ni libéral : c’est un problème américain ».