85ème anniversaire de Joseph Ratzinger, le Pape évoque avec émotion ses souvenirs
personnels
Benoît XVI a eu ce lundi 16 avril 85 ans. Il a fêté son anniversaire en compagnie
de son frère, Mgr Georg Ratzinger, de quelques membres de la famille pontificale,
d’un groupe d’évêques allemands et d’une délégation bavaroise de 170 personnes dont
des enfants, emmenée par le ministre-président Horst Seehofer. Une fête aux couleurs
de la Bavière, sa région natale, émaillée de chants traditionnels. Dans ses interventions,
pendant la messe, le matin, puis dans un discours, à la mi-journée, le Pape très ému
mais en bonne forme a évoqué des souvenirs personnels : ses parents qui l’ont fait
homme et chrétien, les signaux envoyés par la Providence, son amitié avec deux juifs
qui l’a profondément marqué, ses repères spirituels. Benoît XVI a confié que la charge
de ses responsabilités n’avait pas bousculé sa vie. Des messages de vœux sont arrivés
du monde entier. Le compte rendu de Romilda Ferrauto
Dans trois
jours, le Pape fêtera le 7ème anniversaire de son élection le 19 avril 2005. En
2005, beaucoup annonçaient un pontificat de transition tranquille. Sept ans après,
tous reconnaissent que ce jugement s’est avéré faux. Joseph Ratzinger occupe toujours
le siège de Pierre et il entend continuer à le faire. Dimanche il a demandé que l’on
prie pour qu’il puisse accomplir la mission que Dieu lui a confiée. Benoît XVI travaille
discrètement, sans éclat, mais avec détermination, transparence et en profondeur.
Il ne travaille pas pour l’opinion publique et moins encore pour les médias, mais
pour l’avenir de l’Église et des diocèses, pour remettre de l’ordre dans ses rangs.
Il a son style, celui de toujours. C’est un Pape, parfois inflexible et rigoureux,
toujours attentif et respectueux qui aime travailler seul et qui peut donner l’impression
d’être isolé face aux attaques malveillantes et répétées dont il fait l’objet. Benoît
XVI s’est efforcé, sans faiblir, d’honorer l’héritage parfois encombrant de son prédécesseur
Jean-Paul II. Il essaye comme il peut de se défendre et de défendre l’Église, mais
à armes inégales. Et pourtant – note le directeur du bureau de presse du Saint-Siège
- ce Pape incompris sait exprimer ses pensées avec une clarté admirable
Sur
nos fréquences, le père Federico Lombardi a tenu à rendre hommage à la foi, à l’endurance,
à la lucidité et à la gentillesse de Benoît XVI. Le Père Federico Lombardi a exprimé
sa reconnaissance pour ce Pape qui est un don de Dieu et qu’il admire profondément,
pour ce Magistère riche et intense. Benoît XVI est peu soucieux de son image publique,
et si les incohérences et les infidélités de son Église le font souffrir, ainsi que
les dysfonctionnements internes à la Curie romaine, sa principale préoccupation est
ailleurs : c’est l’oubli de Dieu, le relativisme, la perte de repères. Dans ce pontificat,
l’Église s’est concentrée sur l’essentiel de sa mission, sur la dimension religieuse
de son ministère dans un monde où le pouvoir temporel de l’Église devient secondaire.
Nous lui sommes reconnaissants – écrit le père Lombardi – et nous poursuivons avec
lui le chemin vers la Rencontre mondiale des familles, au mois de juin à Milan, vers
le Moyen Orient, en septembre au Liban, vers le Synode sur la nouvelle évangélisation
et vers l’Année de la foi.
Pour information, sachez qu’il est possible d’adresser
ses vœux à Benoît XVI à l’occasion de son 65ème anniversaire et pour le 7ème anniversaire
de son élection à l’adresse électronique auguri.benedettoxvi@vatican.va que vous pouvez
retrouver sur la page internet du Saint-Siège www.vatican.va
Le cardinal Georges
Cottier, théologien émérite de la Maison pontificale se dit impressionné par la sérénité
du Pape malgré les polémiques. Des Propos recueillis par Charles Le Bourgeois
En sept ans,
Benoît XVI a accompli 23 voyages à l’étranger et 26 déplacements en Italie ; il a
présidé quatre synodes des évêques et trois Journées mondiales de la Jeunesse ; il
a publié trois encycliques, et posé de nombreux Actes du magistère ; il nous a fait
vivre une Année paulinienne et une Année sacerdotale ; il a affronté avec courage,
humilité et détermination, c’est-à-dire avec un esprit évangélique, des situations
difficiles comme la crise des abus sexuels. Par la cohérence et la constance de son
enseignement, il montre que la priorité de son service est de guider les hommes vers
Dieu, le Dieu de Jésus Christ ; que foi et raison contribuent toutes deux à la recherche
de la vérité pour répondre aux attentes de l’humanité ; que l’oubli de Dieu et le
relativisme sont les dangers les plus menaçants de notre temps.