Affaire Orlandi. Le Vatican n’a rien à se reprocher
Le Vatican est sorti de son silence dans l’Affaire Emanuela Orlandi qui émeut l’Italie.
Il s’agit de la disparition mystérieuse, il y a une trentaine d’années, d’une adolescente,
fille d’un employé de la Préfecture de la Maison pontificale, qui résidait avec sa
famille à l’intérieur de la Cité du Vatican. Un mystère qui n’a toujours pas été élucidé.
Dans un long texte, le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège affirme
que rien n’indique que le Vatican ait caché quoi que soit sur cet enlèvement ou qu’il
y ait au Vatican des secrets à révéler. Pour le père Federico Lombardi, il est donc
tout à fait infondé de continuer à propager ce genre d’affirmations. Le texte précise
par ailleurs que si les enquêteurs italiens jugent utile ou nécessaire d’effectuer
de nouvelles démarches rogatoires auprès des autorités vaticanes, ils peuvent le faire
à tout moment, selon la pratique habituelle, et ils trouveront comme toujours une
collaboration appropriée. Enfin les autorités ecclésiastiques ne s’opposent pas à
l’inspection, en la basilique romaine Saint-Apollinaire, de la tombe d’un chef de
gang qui serait lié à cet enlèvement, ni à ce que sa dépouille soit ensevelie ailleurs,
afin que soit rétablie la juste sérénité.
Depuis quelques mois, les médias
italiens se font largement l’écho d’initiatives et d’interventions se demandant si
les institutions ou des responsables du Vatican ont fait tout leur possible pour contribuer
à la recherche de la vérité sur cette triste affaire. Le frère de la jeune fille,
Pietro Orlandi, accuse des prélats de silence ou de complicité. Emanuela Orlandi a
disparu le 22 juin 1983 à la sortie d’un cours de musique piazza San Apollinare à
Rome. Les pistes les plus diverses ont été évoquées, notamment que la jeune fille
ait été au moins un temps aux mains de la bande de la Magliana, un groupe criminel
romain, dont le chef est justement enterré dans la Basilique Saint-Apollinaire.
Le
communiqué publié ce samedi affirme que le Vatican a coopéré avec engagement et transparence
avec les autorités italiennes pour affronter cet enlèvement qui fit beaucoup de bruit
à l’époque. Il rappelle entre autres que les services de renseignement italiens ont
eu libre accès au standard téléphonique du Vatican, au téléphone privé de la famille
Orlandi et à son domicile et que tous les responsables du Saint-Siège que les enquêteurs
italiens souhaitaient interroger ont fait des dépositions. Il rappelle les nombreuses
interventions de Jean-Paul II et ses appels répétés. La plupart des personnes qui
occupaient des postes de responsabilité à l’époque des faits ont disparu. Mais des
témoignages particulièrement dignes de foi et les documents disponibles devraient
permettre de vérifier les critères et l’attitude du Vatican.