Le 2 avril, au début de la Semaine Sainte, France Télévisions diffusait un documentaire
au titre provocateur : « La guerre perdue du Vatican », du Français Patrick Benquet.
Après un an et demi d’enquête sur la réception du Concile Vatican II, le réalisateur
conclut que le Concile et toutes les espérances qu’il a suscitées ont abouti à un
lamentable échec ; le renouveau aurait dégénéré en « guerre fratricide » entre « progressistes
» et « conservateurs », et ces derniers seraient sur le point d’en sortir vainqueurs.
Et de brosser le portrait d’une Église engoncée dans son immobilisme, incapable de
se réformer, réactionnaire, percluse de scandales et de faiblesses. Bref, une Église
au bord de l’abîme. Dans une lettre ouverte, Mgr Hippolyte Simon, vice-président de
la Conférence des évêques de France a dénoncé cette parfaite leçon de désinformation,
un journalisme sinon mal intentionné du moins terriblement partial aboutissant à une
caricature. Mais alors comment l’Église peut-elle répondre de manière juste à
tout cela ? Manuella Affejee a interrogé l’abbé Pierre-Hervé Grosjean, prêtre
du diocèse de Versailles responsable des questions politiques, de bioéthique et d'éthique
sociale