Dossier : Quelle (s) Mémoire(s) pour le génocide rwandais?
Il y a dix huit ans, le 6 avril 1994, commençait le génocide rwandais déclenché par
la mort du président Habyarimana, tué dans un attentat. Pendant plusieurs mois, la
guerre civile au Rwanda fit près de 800 000 morts, aussi bien chez les Hutus que les
Tutsis. Ces deux ethnies, instrumentalisées par le pouvoir politique s’affrontent
dans des massacres fratricides. Aujourd’hui, Hutus et Tutsis cohabitent au Rwanda,
mais le génocide reste un tabou considérable, et l’appartenance ethnique semble oubliée,
au profit de la seule nationalité. Tous rwandais, à tout prix. Mais le prix à payer
justement, c’est celui d’un traumatisme quasi intact parmi la population étouffée
par ce silence autour du génocide. Comment les Rwandais vivent-ils avec la mémoire
de ces événements ? Nous avons posé la question à Colette Braeckman. Spécialiste de
l’Afrique centrale au quotidien belge Le Soir, elle est l’auteure de plusieurs ouvrages
sur le Rwanda.