La revue de la presse catholique africaine de cette semaine est confectionnée à partir
de la lecture de La Croix du Bénin, NCNS (Nigéria), L’Effort camerounais,
La Semaine africaine (Congo), CENCO (République démocratique du Congo)
et les sites des conférences épiscopales du Gabon et du Rwanda.
La
semaine a été marquée par des événements politiques en Afrique de l’Ouest dont, bien
entendu, se sont saisis les confrères de la presse catholique. Si l’on ne peut lire
à ce sujet l’éclairage de SENKTO sur l’alternance politique opérée au Sénégal
à cause d’un black-out technique sans doute, on pourra toutefois lire La Croix
du Bénin sur le coup d’Etat survenu au Mali voisin. L’éditorialiste de ce journal
s’interroge sur le rôle véritable de l’armée dans un pays africain, mais surtout au
Bénin. Si les militaires maliens justifient leur coup de force par un manque de moyens,
les militaires du Bénin disposent de moyens dont ils font étalage et un usage abusif
au-delà de leurs fonctions les plus traditionnelles. « Il y a 22 ans l’armée
béninoise a honorablement effectué le retour à ses casernes, en l’en sortant progressivement,
ne soyons pas surpris qu’un jour, certains militaires aient envie de retourner par
la force au-devant de la scène nationale », avertit le journal de l’Eglise.
La
violence – la violence religieuse - est également au centre d’une interpellation de
Mgr George Dodo, Evêque de Zaria sur NCNS ; il s’interroge si, à voir l’islamisme
se radicaliser dans le nord de la fédération nigériane, le risque encourut par le
reste de la communauté musulmane n’est pas une sorte de scission. Au nord, on verrait
(presqu’en le tolérant) l’islam radical se radicaliser encore davantage et s’en prendre
notamment aux communautés chrétiennes, et au sud (majoritairement chrétien) un islam
jouissant des bonnes dispositions des autres religions à son égard. Mgr Dodo s’élève
par conséquent contre le risque d’une telle inhibition qui ne favoriserait pas le
dialogue franc reposant sur la pleine connaissance les uns des autres.
En dehors
de ces événements exceptionnels, qui voient l’Eglise rappeler son message d’amour
et de paix au milieu des turbulences que vivent les peuples dans certains pays d’Afrique
la vie de l’Eglise, telle que décrite par les confrères cette semaine, s’est nourrie
d’événements ecclésiaux de joie et de peines, les deux faces du destin des humains.
Ainsi,
L’Effort camerounais annonce-t-il le décès d’un « anthropologue » que peu d’intellectuels
africains se rappellent dans sa veste de missionnaire et de jésuite : le Père Eric
de Rosny. « Bien connu au Cameroun, (il) est décédé à Lyon en France le 2
mars, et inhumé le 8 mars 2012. Une messe de requiem a été célébrée en sa mémoire
à la paroisse Notre Dame de l’Annonciation de Bonamoussadi de Douala. Elle était présidée
par le Provincial des Jésuites pour l’Afrique de l’Ouest, le Père Eugène Goussikindey »…
écrit le journal. Le Père de Rosny était surtout mondialement connu comme l’auteur
du fameux ouvrage « Les yeux de ma chèvre » (Ed. Plon, Paris 1996), à travers lequel
il a tenté de pénétrer scientifiquement le monde africain de la sorcellerie et de
l’initiation, et de l’expliquer sans parti-pris. C’est un travail qui a été unanimement
salué pour son équilibre et son objectivité, et qui raconte un vécu camerounais qui
n’a rencontré jusqu’ici aucun tollé de protestations ou de démentis comme il est
souvent le cas pour de telles recherches.
Au Rwanda, nous apprend le
Site de la Conférence épiscopale, l’Evêque de Ruhengeri, Mgr Vincent Harolimana a
reçu son ordination épiscopale samedi 24 mars 2012 des mains de Mgr Alexis Habiyambere,
évêque de Nyundo, son diocèse natal. « Cette ordination épiscopale qui, pour
le diocèse de Ruhengeri, met fin à un long intermède de plus de 4 ans sans évêque
titulaire, a été une occasion de grande joie pour non seulement le demi-million de
fidèles du diocèse, mais aussi pour toute l’Eglise Catholique au Rwanda qui l’a manifesté
par la présence de tous les évêques et environ 500 prêtres venus de tous les diocèses
du pays », écrivent les confrères.
Au Gabon, une conférence animée
par le Père jésuite Paul Béré, a été organisée à Libreville ce mardi 27 mars. Elle
portait sur l’exhortation apostolique post-synodale de Benoît XVI « Africae
Munus ». Nous en reparlerons certainement dans notre prochaine édition.
Au
Congo-Brazzaville, le Mouvement pour la Vie, interpelle les chrétiens dans La Semaine
africaine afin que la date du 26 mars (lundi dernier, fête de l’Annonciation)
soit pour l’ensemble des baptisés celle du « Oui » au plan de Dieu, à la vraie conversion
et à la vie. Le mois de Mars a été particulièrement éprouvant au Congo : le 4 mars,
l’explosion accidentelle d’un arsenal militaire à Brazzaville a fait plus de 200 mors,
quelque 2000 blessés et laissé plus de 15.000 personnes sans maison. « Notre
Dieu, écrit le Mouvement, a une bouche, c’est le Dieu du dialogue. C’est le
Dieu de l’Alliance. A chacun de nous, dans la profondeur de son cœur, de décoder ce
que le Seigneur a voulu nous dire, te dire mon frère, te dire ma sœur. » Enfin,
au Congo-Kinshasa, CENCO relaie une annonce du Cardinal Laurent Monsengwo-Pasinya,
archevêque de Kinshasa, signalant la parution du livre du père Jean-Marie Bomengola
« L’Evangélisation par les médias dans la pensée de l’Eglise catholique
». « C'est un document qui peut servir dans la pastorale des médias. Il est encore
disponible au Centre interdiocésain », signale le communiqué du cardinal.
Albert
Mianzoukouta, Journaliste à Radio Vatican, Français-Afrique.