Le Boeing 777 de Benoît XVI a atterri à l’aéroport international de Santiago de Cuba,
dans le sud de l’île ce lundi en début d’après-midi, heure locale. Le Pape entame
ainsi la seconde étape de son 23e voyage apostolique. Il avait quitté en début de
mâtinée, heure locale, Guanajuato, dans le centre du Mexique après avoir passé deux
jours pleins dans le pays.
Benoît XVI a été accueilli à sa descente d’avion
par le président cubain Raul Castro et l’archevêque de Santiago de Cuba, Mgr García
Ibáñez. Il a reçu une gerbe de fleurs aux couleurs du Vatican des mains d’enfants.
Présent lors de la cérémonie d’accueil, les évêques cubains et un groupe de fidèles.
Des coups de canon ont retenti pour saluer l’arrivée du Pape pendant qu’une fanfare
jouait les hymnes du Vatican et de Cuba.
Dans son discours d’arrivée, Benoît
XVI a manifesté sa proximité avec tous les Cubains, affirmant que l’île regardait
« déjà vers demain ». L’Église catholique, grâce à l’action de Jean-Paul II, travaille
« inlassablement pour mieux servir tous les Cubains ». L’heure du changement est arrivé
pour Cuba, et le Pape le souligne, l’Église entend prendre ses responsabilités. Xavier
Sartre
Des progrès
ont été réalisés. Benoît XVI rappelle combien Jean-Paul II a laissé « une empreinte
indélébile dans l’âme des Cubains ». Il a porté une « brise suave d’air frais qui
a donné une nouvelle vigueur à l’Église à Cuba », mais attention, remarque le Pape,
il demeure de « nombreux aspects dans lesquels on peut et on doit avancer » comme
« l’apport imprescriptible que la religion est appelée à développer dans le domaine
public de la société ».
Comme le rappelle la dévotion à la Vierge de la Charité
del Cobre dont on célèbre cette année le 400e anniversaire de la découverte de l’image,
Cuba possède « de profondes racines chrétiennes qui façonnent l’identité la plus profonde
de l’âme cubaine. » Benoît XVI le rappelle : il vient à Cuba en tant que « pèlerin
de la charité », pour « remercier la Vierge de sa protection pour tous ses enfants
cubains et pour lui demander son intercession afin qu’elle guide le destin de cette
nation aimée sur les chemins de la justice, de la paix, de la liberté et de la réconciliation
».
Benoît XVI précise aussi qu’il « porte dans son cœur les justes aspirations
et les désirs légitimes de tous les Cubains, leurs souffrances et leurs joies, leurs
préoccupations et leurs souhaits les plus nobles ». « Cuba regarde déjà vers demain
» affirme le Pape et l’Église doit prendre toute sa part, car le monde, et non seulement
Cuba, à cause de la crise économique qu’il traverse, a besoin « d’hommes droits, de
fermes convictions, des valeurs de fond morales et élevées qui ne soient pas manipulables
par des intérêts étroits et qui répondent à la nature immuable et transcendante de
l’être humain ».
Benoît XVI précise donc dès son arrivée sur le sol cubain
qu’il est là pour rappeler la disponibilité de l’Église pour servir tous les Cubains,
principalement les enfants et les personnes âgées, mais aussi les malades, les prisonniers
et leur famille, ainsi que les pauvres et les nécessiteux, dans un contexte de changements
qui apparaît inéluctable.
Dans son discours de bienvenu, le président
cubain a exprimé « l’affection et le respect » avec lequel Cuba accueille le Pape.
Raul Castro a souligné les « rapports étroits » entre le Saint-Siège et La Havane,
soulignant la « satisfaction » du gouvernement cubain concernant les relations qui
se sont tissées durant ces soixante-dix dernières années. Raul Castro a en outre rappelé
également que la constitution cubaine reconnaît la « pleine liberté religieuse ».
Le président cubain n’a pas manqué l’occasion de cette tribune pour critiquer
la politique des Etats-Unis envers l’île et son embargo en vigueur depuis plus de
cinquante ans. Raul Castro a ainsi assuré que Cuba avait changé ce qui « devait être
changé sur la base des aspirations du peuple » qui a participé « librement aux décisions
transcendantales de la société ». (avec Ansa)