Benoît XVI invite à résister à la tentation d'une foi superficielle et routinière
C’est le temps fort de sa visite au Mexique. Benoît XVI préside ce dimanche une grande
célébration eucharistique en plein air à Silao, à une quarantaine de kilomètres de
Leon, dans un parc d’une quinzaine d’hectares, aménagé pour commémorer le bicentenaire
de l’indépendance du Mexique. Bastion du catholicisme mexicain, cette région est le
berceau de la lutte nationale mexicaine. Benoît XVI concélèbre la messe avec tous
les évêques du Mexique, les présidents des 22 conférences épiscopales d’Amérique
latine et des Caraïbes et des milliers de prêtres. La liturgie est animée par un orchestre
composé de 60 musiciens et une chorale de 200 personnes. La foule avait commencé à
affluer vers le parc du Bicentenaire dès samedi en milieu de journée, des milliers
de fidèles jeunes et vieux y ont campé pendant la nuit. Selon le Père Federico Lombardi,
directeur du bureau de presse du Saint-Siège, il y aurait environ un demi-million
de participants à la messe. Des écrans géants ont été installés pour leur permettre
de suivre la célébration. Dans son homélie, Benoît XVI a relevé que le peuple
mexicain et bien d’autres de l’Amérique latine traverse actuellement des moments à
la fois de douleur et d’espérance. Commentant les lectures de ce dimanche, il a souligné
que les stratégies humaines ne suffiront pas pour nous sauver. Dieu seul peut donner
la vie en plénitude. Le Pape a ailleurs invité les chrétiens et les communautés
ecclésiales à résister à la tentation d’une foi superficielle et routinière, parfois
fragmentaire et incohérente. Il faut dépasser la fatigue de la foi et récupérer la
joie d’être chrétiens, le bonheur intérieur de connaître le Christ et d’appartenir
à son Église.
Depuis son arrivée vendredi soir, le Pape reçoit un accueil
très chaleureux. Des centaines de milliers de mexicains, dont beaucoup de jeunes,
lui ont fait un véritable triomphe. Souriant sous les vivats, il a dû à plusieurs
reprises interrompre ses discours.
Avant de rejoindre le parc du Bicentenaire
des indépendances latino-américaines, Benoît XVI a survolé en hélicoptère la statue
géante du Christ Roi, un des symboles de la foi mexicaine, après la Vierge de Guadalupe
; un geste que Jean-Paul II n’a jamais pu faire malgré ses nombreuses visites au Mexique.
La statue du Christ, aux bras ouverts, fait 20 mètres de haut et pèse 80 tonnes.