Benoît XVI confie à Marie les souffrances du peuple mexicain
C’était le temps fort de sa visite au Mexique. Benoît XVI a présidé ce dimanche une
grande célébration eucharistique en plein air à Silao, à une quarantaine de kilomètres
de León, dans un parc d’une quinzaine d’hectares, aménagé pour commémorer le bicentenaire
de l’indépendance du Mexique. Bastion du catholicisme mexicain, cette région est le
berceau de la lutte nationale mexicaine. Benoît XVI a concélébré la messe avec tous
les évêques du Mexique, les présidents des 22 conférences épiscopales d’Amérique
latine et des Caraïbes et des milliers de prêtres, en présence notamment des principaux
candidats à l’élection présidentielle de juillet. La liturgie était animée par un
orchestre composé de 60 musiciens et une chorale de 200 personnes. Des groupes de
chanteurs des cultures traditionnelles, venus aussi des pays voisins, ont exécuté
des morceaux du répertoire latino-américain.
La foule, fervente, avait commencé
à affluer vers le parc du Bicentenaire dès samedi en milieu de journée, des milliers
de fidèles jeunes et vieux y ont campé pendant la nuit. Selon les estimations du directeur
du Bureau de presse du Saint-Siège, la célébration a rassemblé environ un demi-million
de personnes. Le père Lombardi revient sur l'enthousiasme des Mexicains, venus en
masse pour rencontrer le Pape
Avant de rejoindre
le parc du Bicentenaire des indépendances latino-américaines, Benoît XVI avait survolé
en hélicoptère la statue géante du Christ Roi, un des symboles de la foi mexicaine,
après la Vierge de Guadalupe, et de la lutte pour la liberté religieuse ; un geste
que Jean-Paul II n’a jamais pu faire malgré ses nombreuses visites au Mexique. La
statue du Christ, aux bras ouverts, fait 20 mètres de haut et pèse 80 tonnes.
Le
reportage à Silao d'Antoine-Marie Izoard
Dans son homélie,
Benoît XVI a relevé que le peuple mexicain et bien d’autres de l’Amérique latine traverse
actuellement des moments à la fois de douleur et d’espérance, en soulignant que les
stratégies humaines ne suffisent pas. Le règne du Christ ne consiste pas dans la
puissance de ses armées pour soumettre les autres par la force ou la violence. Sa
royauté n’est pas comme beaucoup l’avaient comprise et la comprennent - a-t-il dit.
Le Pape a ailleurs invité les chrétiens et les communautés ecclésiales à résister
à la tentation d’une foi superficielle et routinière, parfois fragmentaire et incohérente.
Il faut dépasser la fatigue de la foi et récupérer la joie d’être chrétiens, le bonheur
intérieur de connaître le Christ et d’appartenir à son Église
Après la messe,
avant la prière de l’Angélus, Benoît XVI a confié à Marie les souffrances des mexicains
: les familles divisées ou forcées à émigrer, les victimes de la pauvreté, de la corruption,
de la violence domestique, du narcotrafic, de la crise des valeurs ou de la criminalité.
Il a prié pour que soit instaurée une société plus juste et solidaire. Je la supplie
maintenant – a-t-il dit - de faire en sorte que sa présence dans cette chère Nation
continue à appeler au respect, à la défense et à la protection de la vie humaine,
et à la stimulation de la fraternité, évitant la vengeance inutile et déracinant la
haine qui divise.