Les chrétiens ont fui Homs : témoignage d’un jésuite
La situation ne s’améliore pas en Syrie où les combats se poursuivent entre rebelles
et forces loyalistes. Les efforts diplomatiques de la communauté internationale, incarnée
notamment par l’émissaire des Nations Unies et de la Ligue arabe, Kofi Annan, ne donnent
toujours rien du fait de l’intransigeance de la Russie et de la Chine qui continuent
de soutenir le régime de Bachar al-Assad.
Sur le terrain, dans la nuit de
vendredi à samedi des affrontements violents ont eu lieu entre des soldats et des
déserteurs dans la région de Damas selon des informations recueillies auprès de rebelles.
Dans le reste du pays, les forces gouvernementales poursuivent leurs assauts contre
plusieurs villes, comme Aazaz, dans la province d’Alep, à Bineche ou bien encore
à Homs, où les combats n’ont pas cessé malgré la chute du quartier de Bab Amr.
Les
informations en provenance de Syrie sont toujours délicates à traiter, les journalistes
ayant les plus grandes peines à se rendre sur place. Notre confrère de la rédaction
italienne, Stefano Leszczynski, est parvenu à joindre à Homs un jésuite qui n’a pas
quitté la ville malgré les violences quotidiennes. Préférant conserver l’anonymat,
il raconte ce qu’il voit : la fuite des chrétiens de la ville vers les montagnes environnantes,
la solidarité de toutes les communautés pour se venir en aide, l’action des organisations
humanitaires qui permettent de limiter les conséquences des privations. Il explique
aussi que les maisons des chrétiens sont maintenant occupées par les soldats de l’Armée
libre de Syrie (ALS) qui les utilisent pour poursuivre les combats. Il fait également
le constat amer que le dialogue en l’état actuel des choses n’est pas possible entre
le gouvernement et les rebelles. Concernant enfin les crimes contre des enfants qui
ont été rapportés au début du mois de mars, il reconnaît que des crimes ont été commis
mais est dans la complète incapacité de dire qui en sont les auteurs. Il reconnaît
simplement que l’armée régulière ne commet pas d’exactions, sans pourtant préciser
ce qu’il en est des milices pro-régimes qui agissent parallèlement dans le pays.