2012-03-23 21:53:50

La persécution des chrétiens est une réalité concrète


Alors que Benoît XVI vient d’entamer son voyage apostolique au Mexique et à Cuba, l’Eglise célèbre comme tous les 24 mars, la journée de jeûne et de prières pour les missionnaires martyrs.
Une date symbolique, qui coïncide avec celle de l’assassinat, le 24 mars 1980, de l’archevêque de San Salvador, Mgr Oscar Romero.

Entre 1980 et 2011, l’agence vaticane Fides ne recense pas moins d’un millier de martyrs, dont 26 pour la seule année 2011 : 18 prêtres, 4 religieuses, et 4 laïcs. Ces chiffres ne prennent pas en compte les nombreux chrétiens victimes de brimades, de discriminations, de spoliations, de tortures, voire de disparitions.

Le phénomène est en constante augmentation. Selon les chiffres de Fides, l’Amérique latine est le continent le plus touché, théâtre de violences récurrentes envers les missionnaires. L’Eglise y affiche clairement sa proximité avec les pauvres, les exploités et les exclus, plaidant en faveur de leurs droits, au nom du message évangélique. Elle se fait fort de dénoncer les injustices criantes nées des disparités sociales et économiques qui caractérisent particulièrement ce continent, et en paie souvent le prix fort.
L’Afrique n’est pas en reste, car aux turbulences politiques et sociales, viennent s’ajouter des affrontements à connotation religieuse, comme au Nigéria ou au Soudan.
Le phénomène commence à prendre d’inquiétantes proportions en Asie ; on constate en Inde, autrefois relativement tolérante, une radicalisation des mentalités et des comportements à l’égard des missionnaires chrétiens, surtout dans le nord du pays. Le Pakistan, le Laos et la Birmanie suivent la même voie.

Au Proche-Orient, la recrudescence du fondamentalisme dans certains pays, comme l’Irak et l’Egypte, fait craindre une détérioration de la situation, déjà fragile, des missionnaires.


Selon le directeur de l’agence Fides, le sens de cette journée de prières est donc double. D’une part, faire prendre conscience aux chrétiens que la persécution est une réalité concrète, tangible et visible ; d’autre part, que l’évangélisation est presqu’inséparable du martyre. Il ne peut y avoir de mission sans missionnaires, et il ne peut y avoir de mission sans martyrs.

Cette journée, qui en est cette année à sa XXe édition, est née en 1993, sous l’impulsion du Mouvement missionnaire des jeunes des Œuvres pontificales missionnaires d’Italie. « En aimant jusqu’au bout », tel est le thème choisi pour cette année 2012.


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La date du 24 mars, choisie à dessein, coïncide avec l’anniversaire de l’assassinat de Mgr Oscar Romero, dont on commémore cette année le 32e anniversaire.
Mgr Romero, nommé archevêque de San Salvador en 1977, fut profondément bouleversé par l’assassinat d’un de ses amis, le père Rutilio Grande, tué par les escadrons de la mort. Ce fut le point de départ d’un engagement politique marqué, -et controversé- envers les plus pauvres. Le 23 mars 1980, alors qu’il célébrait la messe dans la chapelle d’un hôpital, Mgr Oscar Romero fut assassiné d’un coup de fusil. Le Salvador était alors à l’aube d’une sanglante guerre civile, qui allait durer 12 ans.

Benoît XVI, dans l’avion l’emmenant au Brésil en 2007, avait qualifié l’archevêque salvadorien de « grand témoin de la foi », « digne d’être béatifié».








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