Droits de l'homme au Mexique : un ministre défend le bilan du gouvernement
Au Mexique, la plupart des habitants, de plus en plus démunis, n’ont plus confiance
dans leurs institutions parce que l’État de droit n’a pas été rétabli, malgré les
promesses du gouvernement. L’insécurité est toujours le premier souci de la population
et le pays qui vit dans une grande pauvreté est devenu une véritable machine à fabriquer
des délinquants, en particulier des jeunes qui face au manque de perspectives s’orientent
vers la criminalité liée à la drogue, au vol, à la prostitution, ou à la contrebande.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2006 le président Felipe Calderon a entrepris
une guerre frontale contre le trafic de drogue en ayant recours à l’armée, ce qui
lui a valu de nombreuses critiques. Mais les cartels restent bien vivaces. De plus,
la corruption touche désormais tous les secteurs de la société. Son bilan est donc
controversé à quelques mois des élections. Interrogé peu avant l’arrivée du Pape,
le vice-ministre mexicain des Affaires étrangères et des droits de l’homme a soutenu
que même si le Mexique est toujours confronté à de nombreux défis, des progrès ont
été accomplis dans le système de protection des droits de l’homme. Juan Manuel
Gómez Robledo interrogé par une de nos envoyés sur place, Patricia Jauregui
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Benoît XVI s'est envolé pour le Mexique. Tout a
été soigneusement préparé pour le départ du Pape et pour son arrivée à Leon Guanajuato.
Ce vendredi, un peu avant 10h locales, l'avion papal a décollé de l'aéroport Fiumicino.
Un Boeing 777 de la compagnie italienne Alitalia. Un vol qui durera 14 heures, pour
parcourir une distance de 10267 kilomètres.
A bord de l'appareil ont embarqué
les membres de la suite papale et les journalistes accrédités à la salle de presse
du Saint-Siège qui couvriront ce voyage pour les médias du monde entier. Peu après
le décollage, Benoît XVI est allé à leur rencontre, pour la désormais traditionnelle
séance de questions-réponses sur les enjeux de ce voyage outre atlantique. "La politique
doit être une réalité morale et en cela l'Eglise a fondamentalement à faire avec la
politique. (...) Le premier devoir de l'Eglise est celui d'éduquer les consiences
à la responsabilité morale, de démasquer l'idolatrie de l'argent qui esclavagise les
hommes, de démasquer le mal et les fausses promesse, de démasquer la violence et la
fraude qui sont derrière la drogue" a dit le pape au cours de cette rencontre. Benoît
XVI a également dit qu'il se situait "dans une continuité absolue" avec le voyage
de Jean Paul II à Cuba en janvier 1998 rappelant la fameuse phrase "que Cuba s'ouvre
au monde et que le monde s'ouvre à Cuba". Antoine Marie Izoard, directeur de l'agence
I-media est à bord de l'appareil, il nous en dit plus sur cette conférence de presse
Le Pape prononcera
son premier discours pour la cérémonie de bienvenue au Mexique qui aura lieu à son
arrivée aux alentours de 16h30 locales (23h30) sur le tarmac de l'aéroport de Leon-Guanajuato.
Avant de monter dans l'avion,Benoît XVI a été salué par le président du Conseil
italien Mario Monti. Comme le veut la tradition, le Pape a fait parvenir un télégramme
aux autorités de tous les pays qu'il survolera au cours de ce périple : Italie, France,
Royaume Uni, Irlande, Groenland (Danemark), Canada, Etats-Unis. Voici le texte du
télégramme envoyé au président français, Nicolas Sarkozy : "Me rendant en voyage apostolique
au Mexique et à Cuba, le survol de la France me donne l'heureuse occasion de saluer
votre excellence et l'ensemble de vos compatriotes. Que Dieu bénisse la France et
donne à tous ses habitants prospérité et bonheur".
Les attentes du Mexique
et des mexicains A quelques heures de l'arrivée de Benoît XVI à Leon-Guanajuato,
on donne les derniers coups de pinceau, on nettoie les rues, on colle des affiches
grand formats pour souhaiter la bienvenue au Pape. A la veille de la visite du Pape,
les attentes des mexicains sont grandes nous dit le nonce apostolique sur place, Mgr
Christophe Pierre (propos recueillis
par Lisa Beaujour)
Le Mexique, impatient d'accueillir le Saint Père. Ecoutez
le témoignage du père Yves Perraud, prêtre du diocèse de Nantes installé à Mexico
depuis 30 ans (propos recueillis
par Lisa Beaujour)
Les défis du voyage de Benoît XVI, par Romilda Ferrauto
Benoît XVI va visiter deux pays-clés : Mexique et Cuba. 4 villes, 10 discours.
Ce déplacement du Pape intervient alors que les pays du continent latino-américain
célèbrent à tour de rôle le bicentenaire de leur indépendance. Le Pape se rend
dans des régions marquées par de profondes contradictions. Au Mexique, où un régime
de stricte séparation entre l’Eglise et l’Etat est en vigueur, le catholicisme est
particulièrement vivace ; ce pays qui abrite cinq cartels de la drogue, est le théâtre
d’affrontements sanglants entre la police et le crime organisé. Les victimes se comptent
par milliers. Le Mexique c’est aussi le pays natal du fondateur des Légionnaires du
Christ, Marcial Maciel, dont la double vie sans scrupules et les comportements graves
et immoraux, ont provoqué un scandale retentissant dans l’Eglise. La venue du Pape
a relancé la polémique sur sa conduite et sur les prétendues responsabilités de la
Curie romaine. La deuxième étape, Cuba, est le pays de Fidel Castro et celui des
Dames en blancs. Au-delà des spéculations qui circulent depuis des semaines, une chose
est sûre Benoît XVI y trouvera une Eglise qui œuvre en faveur d’une transition en
douceur et dont l’influence ne cesse de s’affirmer. A Cuba comme au Mexique, l’attente
est fébrile, pleine d’espérance malgré quelques polémiques. La venue du Pape pourrait
marquer un tournant historique. Le Secrétaire d’Etat du Saint-Siège s’est dit convaincu
que ce voyage délicat dans une région charnière parviendra à échapper aux récupérations
politiques et qu’il pourra favoriser le processus de démocratisation et renforcer
le rôle de l’Eglise catholique.