Commentaire de l'Évangile du 5e dimanche de Carême
Le Père Jean-Côme About commente l'Évangile du 5e dimanche de Carême, selon saint
Jean 12, 20-33 « Parmi les Grecs qui étaient montés à Jérusalem pour adorer Dieu
durant la Pâque, quelques-uns abordèrent Philippe, qui était de Bethsaïde en Galilée. Ils
lui firent cette demande : « Nous voudrions voir Jésus. »
Ce
cinquième dimanche de Carême nous offre avant la semaine sainte, un résumé du chemin
spirituel de Jésus que chacun d’entre nous peut imiter, faire sien pour mieux vivre
et comprendre le salut de Dieu offert en notre propre chair. De l’accueil
des païens à l’annonce de la croix en passant par la métaphore du grain de blé qui
doit mourir et de la manifestation du Père, tout le chemin nous est tracé. Reconnaître
que notre foi est pauvre mais en recherche, accepter de nous dépouiller pour aller
à l’essentiel, passer par les affres du doute et de la peur de la mort, accepter la
confiance pour entendre le Père nous faire signe au travers de notre baptême, accueillir
la croix comme signe de vie éternelle, tel est ce chemin que nous pouvons prendre
pour arriver à Pâques ou que nous pouvons déployer selon notre rythme dans notre vie.
Des païens veulent voir Jésus. Sa mission qui, au-delà d’Israël, englobe
toutes les nations, ne s’achève que dans la mort : c’est uniquement de la croix qu’il
attirera tous les hommes, « quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous
les hommes ». C’est pourquoi le grain de blé doit mourir, sinon il ne porte pas de
fruit abondant : Jésus le dit pour lui-même mais aussi avec une grande insistance
pour tous ceux qui veulent le servir et le suivre : « celui qui aime sa vie la perd,
celui qui s’en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle » Et devant une
telle mort, chargé du péché du monde, Jésus est troublé : l’angoisse du mont des oliviers
lui fait demander s’il ne pourrait pas prier le Père de l’épargner. « Maintenant
je suis bouleversé. Que puis-je dire ? Dirai-je : « Père délivre-moi de cette heure
? » Il sait pourtant que toute l’incarnation n’avait de sens que s’il souffre « l’heure
» et boit la coupe. « Mais non c’est pour cela que je parvenu à cette heure-ci » Dès
lors il s’exclame : « Père, glorifie ton nom ». La voix du Père confirme
que tout le plan du salut jusqu’à la croix et à la résurrection, est une unique glorification
de l’amour divin miséricordieux qui a remporté la victoire sur le mal et le prince
de ce monde. Telle est la victoire du Christ que nous nous apprêtons à célébrer, telle
est notre victoire avec le Christ si nous acceptons de passer pars ce chemin de Salut.
À nous de méditer chaque parole de cet évangile car elle est si indissolublement entrelacée
avec toutes les autres qu’y devient visible toute l’œuvre de salut de Dieu en face
de la croix. Accorde-nous, Seigneur, le don d’intelligence de ton Esprit, pour que
nous puissions « lire à l’intérieur et de l’intérieur » ton évangile pour que nos
vies s’y modèlent.