Le nonce apostolique en Syrie appelle l'ONU à parler d'une seule voix pour mettre
un terme aux violences
Bachar al-Assad va-t-il se plier aux exigences de l’ONU en Syrie ? Le président syrien
devait donner sa réponse aujourd’hui aux propositions élaborées par l’émissaire international
Kofi Annan le week-end dernier. Les Nations unies et la Ligue arabe attendent du régime
baasiste en plus d’un arrêt des combats, la mise en place de corridors humanitaires
et d’un dialogue entre toutes les parties. Bachar Al Assad a préféré annoncer des
élections législatives pour le 7 mai prochain. Elles devaient se tenir en septembre
2011 mais avaient été reportées.
Entre temps la bataille continue au sein même
du Conseil de sécurité de l’ONU. Les Etats-Unis et l'Europe d'une part et la Russie
de l'autre affichent toujours leurs divergences sur la situation en Syrie comme depuis
le début de la crise. Ils ne parviennent pas à se mettre d’accord sur des sanctions
contre Bachar al-Assad et son régime.
Sur le terrain, les Comités locaux de
coordination (LCC), qui animent la mobilisation anti-régime, ont appelé à une journée
de deuil ce mardi 12 février à travers la Syrie avec notamment la fermeture des commerces,
des écoles, des universités et des routes. Cet appel a été lancé après la découverte
macabre de ce lundi. Une cinquantaine de femmes et d’enfants syriens ont été retrouvés
morts à Homs dans les quartiers de Karm al-Zeitoun et Al-Adawiyé. Ils ont été égorgés
ou poignardés, puis ensuite brûlés. Les auteurs de ce massacre ne sont toujours pas
connus. Les opposants au régime de Bachar al-Assad accusent les milices pro-gouvernementales.
Et le pouvoir de son côté pointe du doigt les rebelles. Il y a pourtant une certitude
: cette tuerie a provoqué la condamnation unanime de la communauté internationale.
Mgr Mario Zenari, le nonce apostolique à Damas, dénonce une situation religieuse et
humanitaire de plus en plus dramatique
Des propos
recueillis par Salvatore Sabatino notre confrère de la rédaction italienne
La
situation humanitaire est de plus en plus compliquée également dans les pays voisins
de la Syrie. Le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés estime à 30 000 le nombre
de personnes qui ont fui au Liban, en Turquie ou en Jordanie. Le HCR a décidé de nommé
un coordonnateur pour les réfugies syriens. Panos Moumtzis a annoncé qu’il se rendrait
dans la région pour rencontrer les partenaires humanitaires du HCR.