2012-03-13 13:30:50

JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME 2012: L’INSTRUCTION EST L’UNIQUE VOIE VERS LA PARITE HOMME FEMME


Ce 8 mars 2012, nous venons de fêter pour la 35ème fois, la Journée internationale des droits des Femmes. Officialisée par les Nations Unies le 8 mars 1977 et créée à l’origine pour éradiquer le sexisme.

Le thème officiel de cette année ; « L’autonomisation des femmes rurales et leur rôle dans l’éradication de la pauvreté et de la faim, le développement et les défis actuels », mettait en lumière une catégorie doublement vulnérable notamment pour le fait de vivre dans un environnement social particulier dominé, surtout en Afrique par la tradition et les us et coutumes traditionnels.
Bien que marquée par le poids de la coutume et de la tradition, la femme africaine semble aujourd’hui sortir progressivement de certains stéréotypes qui l’ont longtemps caractérisée. Elle essaie de mettre au profit de la famille et de la société les mansions que sont rôle traditionnel lui attribue comme mère nourricière, protectrice de la vie et gardienne de la tradition. Elle assure également la pérennisation des valeurs ancestrales et jouit, pour cela de beaucoup de respect.

Toutefois, compte tenu de sa spécificité biologique et anthropologique, elle a été, pendant longtemps considérée, dans certaines coutumes africaines, comme une personne ayant besoin de la protection de l’homme et mis sous la tutelle de ce dernier durant toute sa vie. Elle devait obéir à ses parents, à son époux et, en cas de veuvage, mis sous la tutelle d’un frère de son mari ou parfois de son propre fils.
Elle n’était pas souvent consultée avant les prises de décisions même pour ce qui la concernait et cela l’a poussé à se mettre à l’écart.

Aujourd’hui, les principaux éléments qui rendent minimes la participation des femmes à la vie de la société restent le taux élevé de l’analphabétisme, la faible participation ou intégration dans les activités socio-économiques et le poids des coutumes ou traditions.

Dans des grandes villes, les femmes qui étaient totalement absentes des activités génératrices de revenus cherchent petit à petit de s’y intégrer avec beaucoup de succès comme le rappelle l’assignation des prix Nobel 2011.

Il n’est pas rare de voir, dans certains foyers, la femme tenir le rôle traditionnel de l’homme, c’est-à-dire pourvoir aux besoins de la famille et même parfois prendre aussi en charge économiquement son mari.

Toutefois, l’épanouissement de la femme dans le milieu rural africain où fait défaut l’accès à l’éducation, aux services de santé, aux systèmes financiers et aux technologies de communication, base du développement, reste à ce jour très difficile.

Comme le dit Mgr Francis Chullikatt, Observateur permanent du Saint-Siège aux Nations-Unies, dans le monde rural, les femmes travaillent souvent dans des conditions insoutenables ; elles sont confrontées à des longues heures de travail, à un système de santé précaire, à une alimentation de mauvaise qualité ; elles ont un accès limité à l’eau et aux soins médicaux, à la discrimination, et à des différentes forme de violence…

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, invite lui à investir dans les femmes rurales, éliminer les discriminations dont elles sont victimes en droit et en pratique, veiller à ce que les politiques leur garantissent le même accès aux ressources qu’aux hommes, en leur accordant un rôle à jouer dans la prise de décisions.


Dans son message, lu par Mme Dianne Willman, Mgr Chullikat indique que le grand défi à relever quand il s’agit de la promotion de la femme rurale c’est lui donner la possibilité de parler d’elle-même et de ce qu’elle entend faire pour son développement.

Les femmes rurales restent souvent dans l’ombre car la majorité d’entre elles ne savent ni lire ni écrire. Elles passent la grande partie de leur temps à s’occuper de leurs durs travaux champêtres qu’elles effectuent avec des instruments de travail rudimentaires.

Elles ne connaissent pas leurs droits et ne savent pas souvent ce qu’elles doivent prétendre de ceux qui les gouvernent. Elles vivent dans des conditions sanitaires précaires et le taux de mortalité de leurs enfants en bas age est très élevé.

N’étant pas scolarisés, elles n’arrivent pas parfois à percevoir les bienfaits de l’instruction pour une femme et reproduisent le schéma de leur vie à travers leurs filles. Les mariages précoces qui sont fréquents dans leur milieu de vie occasionnent souvent une mortalité maternelle très élevée de suites d’accouchement.

De ce fait, on ne peut pas parler de la parité Homme - Femme sans qu’il y ait un changement profond de mentalité.

La tradition africaine, malgré ses limites, reste un élément de cohésion surtout en milieu rural, ses lois non écrites ont souvent un impact majeur sur le destin de la population.

Le christianisme proclame une dignité égale pour toute personne humaine, homme ou femme. Il promeut la famille comme un milieu d’amour et de coresponsabilité, d’éducation de jeunes générations, de complémentarité de dons qu’apporte chaque membre pour le bien commun.

Ainsi, les valeurs chrétiennes inculturées peuvent servir d’un support pour l’application de certaines traditions africaines mais aussi apporter des éléments innovateurs qui puissent faciliter le développement et le progrès social fondés sur l’égalité dans la dignité de toute personne humaine.

En ce qui concerne la femme rurale, le premier pas pour sortir du spirale de sa vulnérabilité sociale serait la mettre dans un environnement qui puisse la stimuler à recevoir une instruction.

Donner à la femme rurale la possibilité de recevoir une formation adéquate équivaudrait à engendrer des changements de comportements envers elles-mêmes en premier lieu et envers son environnement social ensuite et, les retombées sociales de ce changement bénéficieront à l’ensemble de la communauté.

Son engagement social pourra ainsi contribuer au développement que le Pape Paul VI a qualifié «de nouveau nom de la Paix».

Edité par Marie José Buabualo Muando, du programme français pour l'Afrique.







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