Madagascar : crise politique, pauvreté et intempéries accablent la population
Madagascar a fait un premier pas vers une résolution de la crise politique. Les membres
de la Commission électorale nationale indépendante de la transition (CENIT) ont prêté
serment ce lundi 12 mars à Antananarivo ouvrant ainsi la voie à des élections. Vingt-et-un
représentants des groupes politiques, de la société civile, et de l'administration
sont ainsi tombés d’accord pour mettre en œuvre la feuille de route signée en septembre
2011. Mais pour le moment aucun calendrier électoral n’a été fixé. Les différentes
parties doivent préalablement réglé le problème de la loi d’amnistie. Le projet devait
être finalisé le 29 février, date fixée par la troïka de la SADC, la Communauté de
développement d’Afrique australe, en charge de la médiation dans la crise malgache.
Mais pour l’heure c’est le statu quo. L’amnistie comme mesure d’apaisement est acceptée
par tous, mais ses modalités font débat puisque de nombreux membres de la classe politique
ont été condamnés par la justice dont l’ancien président Marc Ravalomanana qui voudrait
rentrer au pays et se présenter aux élections. Alors que les politiciens continuent
de se déchirer, la population, elle, s’appauvrit. Selon un rapport publié récemment
par l’UNICEF en collaboration avec l’Université d’Antananarivo, plus de huit millions
d’enfants sur les dix millions que compte Madagascar, vivent aujourd’hui en-dessous
du seuil de pauvreté. Mgr Benjamin Ramaroson, évêque du diocèse de Farafangana, est
de plus en plus inquiet face à la persistance de la crise politico-économique Propos recueillis
par Hélène Destombes
Benoît XVI a appelé à l’aide, ce dimanche 11 mars,
pour Madagascar, récemment ravagée par des catastrophes naturelles. Il a aussi assuré
les sinistrés de sa prière. Le mois dernier, le passage d’une tempête tropicale
a fait plus de 100 morts et 300 000 sans abris et entraîné sur son passage un cortège
de destructions. L’île de Madagascar avait déjà été frappée quelques jours plus tôt
par un cyclone. Le Pape a réclamé une aide internationale généreuse. Les dégâts
sont lourds confirme le directeur de Radio Don Bosco, le père Treglia et le secteur
agricole est particulièrement touché. De nombreuses rizières sont détruites, de nombreuses
maisons et infrastructures sont endommagées et des routes sont toujours coupées. Le
réseau Caritas est mobilisé. Selon le père Treglia, les paroles du Pape pourront
réconforter une population éprouvée par la crise politique, la pauvreté et les intempéries.
De plus, la loi d'amnistie censée permettre le retour de l'ex-président déchu Marc
Ravalomanana n’a toujours pas été adoptée. Les médiateurs africains avaient sommé
les autorités malgaches de le faire avant le 29 février.