2012-03-12 17:10:48

Faut-il réviser les accords de Schengen ? Le point de vue d'un évêque


Dimanche, lors de son discours à Villepinte en Seine-Saint-Denis, Nicolas Sarkozy a prôné une révision des accords de Schengen. Ce traité, signé en 1985 notamment par la France, est censé garantir la gestion des flux migratoires, par un contrôle des frontières extérieures de l’Europe. Autrement dit, en se reposant largement sur les pays voisins. Le président candidat a menacé de suspendre la participation de la France si l’Europe ne fait rien contre l’afflux des clandestins. Selon lui, les accords de Schengen ne permettent plus de répondre à la gravité de la situation. «Dans la situation économique et sociale qui est la nôtre, si l'Europe ne maîtrise pas les entrées sur son territoire, elle ne pourra plus accueillir dignement ceux qui arrivent, elle ne pourra plus répondre à la demande d'intégration de ceux qui ont tant de mal à trouver leur place dans la société, elle ne pourra plus financer sa protection sociale », a mis en garde Nicolas Sarkozy.
Mgr Laurent Dognin est l’évêque auxiliaire de Bordeaux, chargé de la pastorale nationale des migrants au sein de la Conférence des Evêques de France. Selon lui il faut accepter d’accueillir un certain nombre de migrants, parmi lesquels il y a des victimes de guerre et de famine. Il réagit au micro de Charles Le Bourgeois RealAudioMP3



Plusieurs évêques français prennent la parole à l’approche de l’élection présidentielle.
Ainsi l’évêque de Cahors, Mgr Norbert Turini, souligne que les Français ne peuvent plus se contenter de promesses. Ils aspirent à un vrai changement, à un renouvellement radical de la société. « Nous avons plus que jamais besoin d’espérance – écrit-il – et d’un pouvoir politique qui sache l’incarner en donnant une direction claire, en proposant des choix cohérents et équitables dans le domaine social, économique, moral et écologique ».
Même ton chez Mgr Jean-Luc Brunin, évêque du Havre. Pour lui, au-delà de la crise financière et économique, les Français sont confrontés à une crise de sens et de civilisation. Mgr Brunin demande des propositions à la hauteur de la situation et pas seulement des promesses. « Nous ne pouvons pas – écrit-il – accepter des discours qui réveillent en nous la suspicion et la peur des autres, des jeunes, de l’étranger ». L’évêque du Havre pointe également du doigt la démagogie et le populisme qui peuvent tenter certains responsables politiques, signes d’incapacité ou de paresse intellectuelle pour construire un projet. L’action politique se dégrade lorsqu’elle flatte les instincts les plus vils de l’homme, ses attitudes spontanées de rejet de l’autre.
Pour sa part, Mgr di Falco, évêque de Gap et Embrun, rappelle que l’Evangile n’est pas un programme politique, mais il invite à lire les programmes des candidats à la lumière de l’Evangile.
Le Conseil permanent des évêques de France a publié en octobre dernier un document qui retient treize points de discernement.
Selon un récent sondage, Nicolas Sarkozy obtiendrait 33% des votes des catholiques contre 25% pour François Hollande








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