Benoît XVI : « La violence ne sert jamais l'humanité, elle la déshumanise »
Comme tous les dimanches, le Pape s'est adressé aux fidèles, touristes et curieux
rassemblés sur une place Saint-Pierre baignée de soleil en ces premières journées
printanières à Rome. Benoît XVI a commenté l'Évangile de ce troisième dimanche de
Carême, soit le passage relatant Jésus chassant les marchands du Temple. Le Pape s'est
ainsi livré à un véritable plaidoyer contre la violence.
Dans son commentaire,
le Pape relève tout d'abord que ce geste de Jésus ne fut alors pas réprimé par les
forces de l'ordre public, « parce qu'il fut considéré comme une typique action prophétique
: les prophètes, au nom de Dieu, dénonçaient souvent les abus et ils le faisaient
parfois par des gestes symboliques ». Ce geste fut également interprété en termes
« politico révolutionnaires » explique le Pape, et Jésus fut parfois assimilé au mouvement
des zélotes, « zélés pour la loi de Dieu et prêts à faire usage de la violence pour
la faire respecter ». Mais Jésus n'est pas « violent", il est « impossible » de l'interpréter
comme tel a poursuivi Benoît XVI, car « la violence est contraire au Règne de Dieu,
elle est un instrument de l'antichrist. « La violence ne sert jamais l'humanité,
mais la déshumanise ». Le zèle de Jésus est « le zèle de l'amour qui paye de sa personne,
pas celui qui voudrait servir Dieu à travers la violence ». De fait, a poursuivi le
Pape, « le signe que Jésus donnera comme preuve de son autorité sera sa mort et sa
résurrection ».
Après avoir récité la prière de l'Angélus, Benoît XVI a lancé
un appel en direction de Madagascar. « Mes pensées vont vers ces chères populations
de Madagascar qui ont été touchées récemment par de violentes catastrophes naturelles,
causant de graves dommages aux personnes, aux infrastructures et aux cultures. J'assure
les victimes et les familles particulièrement éprouvées de ma prière, je souhaite
et j'encourage le secours généreux de la communauté internationale ».