Pas de "scandale financier" en vue pour le Saint-Siège
Pour la première fois, les États-Unis ont intégré le Vatican sur la liste des États
susceptibles de blanchiment d’argent. C’est ce qui ressort du rapport annuel publié
le 7 mars par le département d’État américain. Le Vatican figure parmi les 68 pays
classés dans la catégorie "situation préoccupante". Les flux d’argent entre le Saint-Siège
et le reste du monde l’exposent au blanchiment. A noter que des pays comme les États-Unis,
la France, l’Allemagne et le Royaume Uni figurent dans la catégorie où le blanchiment
constitue une "préoccupation première". Dans une mise au point, le père Federico
Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, invite à tenir compte des
critères complexes suivis par les auteurs de ce rapport. Si le Saint-Siège y figure
pour la première fois c’est parce que depuis 2011 il est observateur actif de Moneyval,
c’est-à-dire qu’il participe désormais au système international de contrôle des activités
financières pour la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue, afin de se
conformer aux règles internationales. Si un pays figure dans la catégorie "situation
préoccupante" - explique encore le Père Lombardi – cela veut dire que l’efficacité
des normes qu’il a adoptées doivent encore être vérifiées. Ce qui correspond effectivement
à la situation actuelle du Saint-Siège. Le processus est en cours et demandera du
temps. Par ailleurs, le Rapport concerne l’année 2011 et ne prend pas en compte les
lois, règlements et mesures récemment adoptées par le Saint-Siège. Ce dernier a ratifié
en janvier dernier un certain nombre de conventions internationales. Le Saint-Siège
n’est donc exposé à aucun scandale financier. Sa présence dans le rapport publié mercredi
n’est pas une nouvelle. Et au fond, on peut même dire - souligne le Père Lombardi
- qu’il s’agit, en un certain sens, d’une bonne nouvelle car elle est la conséquence
de l’engagement actuel du Saint-Siège en faveur d’une totale transparence de ses activités
économiques et financières. Écoutez