2012-03-01 16:28:46

Veillée de prière en mémoire de Shahbaz Bhatti


Ce vendredi 2 mars avait lieu le premier anniversaire de l’assassinat du ministre catholique pakistanais, Shahbaz Bhatti, un des principaux défenseurs de l'amendement de la loi sur le blasphème. A cette occasion, la communauté de Sant’Egidio et l’Association des Pakistanais chrétiens en Italie ont organisé une veillée de prière dédiée aux martyrs de la foi en l’église Saint Barthélémy, sur l’île Tibérine à Rome, lieu où se trouve conservée la bible de Shahbaz Bhatti. Il a été tué en raison de son engagement en faveur des chrétiens et des minorités. Il multipliait les déclarations sur les violences et intimidations dont est victime notamment la minorité chrétienne. A la commémoration ont participé entre autres, le recteur de l’Université pontificale du Latran, Mgr Enrico dal Covolo et l’archevêque Mikhael al Jamil, procurateur de l’église d’Antioche des Syriens près le Saint-Siège. A cette occasion, a également été présenté le livre dédié à Bhatti, « Mort d’un blasphémateur « écrit par la journaliste italienne Francesca Milano.

Shahbaz Bhatti avait la foi de ceux qui s'agenouille en présence de Dieu pour se tenir debout devant les hommes. Quelques mois avant sa mort, il avait pris sous sa protection Asia Bibi, mère de famille condamnée à mort pour blasphème. Le dimanche après sa mort, Benoît XVI avait salué le « sacrifice émouvant » de ce catholique qui avait su s'imposer comme défenseur de la liberté religieuse, en dépit des menaces dont il faisait l'objet dans son pays. Mario Giro, responsable des relations internationales pour Sant' Egidio, se rappelle de cet homme de foi et de prière RealAudioMP3
Des propos recueillis par Charles Le Bourgeois

Dans un entretien à Radio Vatican, Mgr Silvano Maria Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU, rappelle les dérives de la loi contre le blasphème en vigueur notamment au Pakistan. « C’est une loi qui se prête à de grands équivoques parce qu’elle a comme objectif de défendre une religion et non pas les droits des personnes qui pratiques une religion » note Mgr Tomasi. Pour le prélat italien c’est la porte ouverte à tous les abus. Dans cet entretien il s’attarde également sur des exemples concrets, citant celui de présumées offenses contre le prophète Mahomet et contre l’Islam. Les personnes qui sont accusées sont ensuite enfermées ou bien forcées à changer de religion sur la base du mécanisme des lois contre le blasphème. Mgr Tomasi plaide pour « l’élimination de ce type de législation et au contraire affronter le problème de la cohabitation en garantissant à tous les citoyens le droit fondamental et inaliénable de la liberté de penser, de conscience et de religion ».

Le prélat en outre affirme qu’il y a près de 2 milliards 200 millions de croyants qui subissent des restrictions religieuses dans le monde. Entre 2003 et 2010 les attaques terroristes contre les chrétiens d’afrique, du Moyen-Orient et d’Asie ont augmenté de 309% alors qu’en occident il y a désormais une culture qui tend à marginaliser toujours plus les personnes qui croient en Jésus Christ. Mgr Tomasi insiste sur le rôle central de l’éducation. « La formation dans les écoles, les types de manuels utilisés doivent transmettre un sens d’acceptation réciproque plutôt qu’enseigner la haine entre groupes différents » affirme le prélat. L’observateur du Saint-Siège rejette également la faute sur les médias. Il appelle la télévision et la presse à diffuser une information « correcte car le manque d’information facilite la manipulation des personnes à des fins politiques immédiates qui ensuite entrainent des abus, la persécution de certains groupes surtout minoritaires ». Enfin Mgr Tomasi met l’accent sur plus de justice sociale afin d’éviter l’extrême pauvreté et ainsi créer un climat juste pour la liberté religieuse.








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