Le principe de couloirs humanitaires en Syrie voté au Conseil des droits de l’Homme
de l’ONU
Un « accès sans entrave » à l’aide humanitaire en Syrie a enfin été voté. Les membres
du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, réunis à Genève, ont finalement approuvé
une résolution appelant le gouvernement syrien à « autoriser un accès libre et sans
entrave à l'ONU et aux agences humanitaires pour procéder à une évaluation complète
des besoins à Homs et dans d'autres régions ». Sur les 47 membres du Conseil, 37 ont
voté pour. Trois ont voté contre : la Russie, la Chine et Cuba. Trois se sont abstenus
: l’Inde, les Philippines et l’Equateur. L’accès « doit permettre aux agences humanitaires
de livrer des articles de première nécessité et (d'offrir) des services à tous les
civils affectés par la violence, en particulier à Homs, Deraa, Zabadani et dans d'autres
régions assiégées par les forces de sécurité syriennes. » Le projet de cette résolution
avait été déposé en début de semaine par le Qatar et la Turquie. Lors de sa discussion
mardi, la délégation syrienne avait quitté les débats.
Devant l’assemblée
du Conseil de l’ONU pour les droits de l’Homme, l’Observateur permanent du Saint-Siège
a lancé un appel pour que cesse ce bain de sang et exprimé sa solidarité avec les
victimes de la violence, en particulier les enfants. Mgr Silvano Tomasi souligne que
cette crise est d’autant plus inquiétante qu’elle bouleverse les équilibres au Moyen-Orient
ainsi que le pluralisme ethnique et religieux qui a toujours caractérisé la Syrie.
Les minorités, les chrétiens notamment risquent de payer le prix fort. Mgr Tomasi
interrogé par notre confrère de la rédaction italienne Sergio Centofanti
Les témoignages
indépendants sont rares du fait du siège que subit cette cité du nord de la Syrie.
Les rares journalistes présents sur place y ont pénétré pour la majorité d’entre eux
de manière illégale. Certains ont été blessés lors des bombardements incessants de
certains quartiers. Les chancelleries des pays dont sont originaires ces journalistes
tentent d’organiser leur évacuation mais ce n’est pas chose simple. Le Croissant Rouge
est privilégié, mais l’opposition syrienne a peu confiance en cette organisation humanitaire
qu’elle juge trop proche du régime de Bachar al-Assad. Pour évacuer le photographe
britannique Paul Conroy au Liban, les opposants ont préféré le faire passer via un
poste frontalier illégal plutôt que de le remettre au Croissant Rouge. Mardi, l’organisation
avait rejeté les doutes émis à propos de sa neutralité. Même réponse de la part de
Hicham Hassan, porte parole du Comité international de la Croix-Rouge au Moyen-Orient
où les doutes sont, selon lui, sans fondement Propos recueillis
par Mathilde Faivre d’Arcier
Mgr Zenari, nonce apostolique en Syrie, témoigne
de la situation dramatique que vit la population syrienne, dont les conditions de
vie, hors zones de combat, ne cessent de se dégrader au fur et à mesure que l’économie
du pays se détériore Propos recueillis
par Stefano Leszczynski
Mgr Fitzgerald, nonce apostolique en Egypte et représentant
du Saint-Siège auprès des organisations internationales présentes au Caire, dont la
Ligue arabe, était, à ce titre, présent, la semaine dernière, à Tunis à la conférence
internationale sur la Syrie. Il est favorable à l'ouverture de couloirs humanitaires
Propos recueillis
par Stefano Leszczynski