Le Nigéria ne cesse de s’embraser : ce dimanche, à Jos, dans le centre du pays, un
kamikaze a fait exploser une voiture piégée juste à l’extérieur d’une église protestante,
l'une des plus importantes de la ville, pendant l’office dominical. Il y a eu des
morts et des blessés. Quelques heures après l’attentat, des jeunes chrétiens en colère
ont manifesté violemment. Le président Goodluck Jonathan a condamné ces actions "indiscriminées
qui constituent une menace pour tous les Nigérians épris de paix". Les attaques,
attribuées pour la plupart au groupe islamiste Boko Haram, sont quasi quotidiennes
accroissant l'instabilité dans ce pays premier producteur de pétrole d'Afrique. Le
nord déshérité est majoritairement musulman, tandis que le sud, où se trouve le pétrole
est à dominante chrétienne. Plusieurs églises chrétiennes ont été prises pour cibles.
Selon le directeur du département des communications sociales de l’archidiocèse d’Abuja,
Boko Haram veut frapper au cœur les chrétiens. Le Père Patrick Alumuku a indiqué que
l’Église catholique mettait en place des mesures de sécurité dans les lieux de culte.
Mais les islamistes sont fortement armés. Le pays s’installe dans la peur. De nombreux
chrétiens du Nord préfèrent abandonner leur foyer pour se réfugier dans la région
de Jos et dans celle d’Abuja. Dans la population musulmane du Nigéria, beaucoup tiennent
à affirmer que ces terroristes n’ont pas le droit de se réclamer de l’islam.