Inquiétude pour l'avenir des écoles catholiques italiennes
L’inquiétude s’est emparée de l’Église catholique italienne quant à l’avenir de ses
écoles. Au cœur du problème : la fin de l’exemption de la taxe foncière, annoncée
par le gouvernement de Mario Monti, qui s’est engagé à traquer l’évasion fiscale.
Le plan Monti sera débattu le 29 février prochain au Sénat et ensuite à la Chambre
des députés. Le patrimoine de l’Église catholique italienne inclut des écoles et
des universités, des cliniques, des maisons de retraite et souvent des hôtels et restaurants.
Jusqu’à présent, l’Église catholique n’était assujettie à la taxe immobilière que
lorsque l’exploitation de ses propriétés était purement commerciale. A partir de 2013,
cette exonération ne devrait plus s’appliquer qu’aux lieux de culte et aux locaux
où se déroulent des activités strictement gratuites et bénévoles. Or, le nouveau régime
foncier risque de porter un coup sévère aux écoles privées, en particulier aux écoles
maternelles et primaires. Le secrétaire des écoles salésiennes a déjà annoncé que
cela entraînerait probablement la fermeture de plusieurs établissements et le licenciement
d’une partie des enseignants. Si la majorité de la population italienne, y compris
dans les rangs des catholiques, est favorable à la fin des privilèges et des ambigüités
qui ternissent la réputation de l'Église en Italie, tous reconnaissent que les structures
de l’Eglise ont toujours permis de combler les lacunes du système social italien.
Le président Napolitano a lui-même récemment affirmé que l’Église en Italie avait
été un élément de cohésion nationale et un facteur de développement économique, bref
un amortisseur social qui risque désormais de s’affaiblir. Sur fond de crise économique,
les évêques et leurs médias ont opté pour la réserve, les commentaires sont discrets
mais l’inquiétude est palpable. Les avantages fiscaux dont bénéficiait l’Église
italienne risquaient d’être sanctionnés par l’Union européenne pour "violation de
la concurrence et aide illégitime de l'État".