Abus sur mineurs aux États-Unis : archivage de la cause contre le Saint-Siège
Abus sexuels sur des mineurs aux États-Unis : c’est dans le plus grand silence des
médias que s’est conclue la douloureuse affaire d’abus sur mineurs de la part d’un
prêtre américain, le père Murphy décédé en août 1998 : les accusations portées contre
les cardinaux Ratzinger, Bertone et Sodano ont été retirées. Vendredi 10 février,
a été en effet déposée par l'avocat Jeff Anderson, devant la Cour districtuelle du
Wisconsin, une notification de non-lieu relative à l’action légale dénominée “
John Doe 16 v. HolySee ”. Cette affaire
emblématique et douloureuse avait été rapportée en première page par le New York Times
en mars 2010. Elle concernait, le cas d’un jeune adolescent handicapé, abusé par un
prêtre, le père Murphy, dans une école pour enfants sourds-muets de Milwaukee. Dans
cet institut beaucoup d’autres adolescents avaient vécu le même drame. Or, selon
les lois en vigueur aux États-Unis, la presentation d’une telle notification comporte
l’archivage immédiat de la cause, sans nécessité de sentence de la part de la Cour
Suprême. Les accusateurs du cas John Doe 16 v. Holy See se sont retirés,
ne désirant pas parvenir à la sentence d’acquittement pour le Pape et les cardinaux
Tarcisio Bertone et Angelo Sodano. Selon l’avocat du Saint-Siège, Jeffrey Lena
qui a publié une déclaration sur cette affaire, la cause contre le Saint-Siège
dénonçant la couverture des abus, entendait impliquer la responsabilité directe du
Saint-Siège sur plus de 400 000 prêtres présents dans le monde entier, alors qu’elle
revient aux respectifs évêques ou supérieurs religieux. L’action de Anderson,
l’avocat de John Doe, visait à susciter dans les médias, une attention frénétique
et exagérée sur cette affaire, par l’annonce d’informations démontrant l’existence
d’une “ action conjointe au niveau mondial ” liée aux abus sexuels et orchestrée par
le Saint-Siège. Or, affirme Jeffrey Lena, de telles théories ont transformé un fait
" très grave – la violence sexuelle perpétrée sur un mineur – en instrument d’affirmations
mensongères sur la responsabilité presumée du Saint-Siège ". Dans sa déclaration,
l’avocat Lena évoque l’engagement de l’Église dans la lutte contre les abus sur mineurs
rappelant que “c’est le droit canonique et non le droit civil qui, le premier, a institué
l’obligation de dénoncer de telles affaires". Une cause comme celle intentée contre
le Saint-Siège et reposant sur un tissu de mensonges et d’accusations infondées de
complots internationaux, n’est autre qu’une manipulation du système judiciaire et
un gaspillage de resources. Ce que nous ne devons pas oublier, ajoute-t-il, c’est
qu’un jeune adolescent, seul et handicapé, a été l’objet de terribles abus. Comme
l’a rappelé à plusieurs reprises Benoît XVI, “ tout abus – perpétré dans des institutions
publiques comme dans des institutions privées, par n’importe quelle personne, de n’importe
quelle croyance ou affiliation religieuse – est un péché et un crime ”. Et il
est triste de constater, conclut-il, qu'entre les mains d'un avocat avant tout désireux
de se faire passer pour un héros, la véritable et tragique situation, la souffrance
de John Doe 16 soient devenues un instrument de mensonge public.