Rwanda: Colloque d’Eglises africaines organisé par le COE
La paix et la sécurité au cœur des débats Kigali, 3 février 2012 (Apic)
A l’occasion d’un colloque du Conseil œcuménique des Eglises (COE) organisé à Kigali,
plus de 90 responsables d’Eglises se sont penchés sur les questions de la paix et
de la sécurité en Afrique. Les participants ont également entamé une réflexion sur
la violence ethnique et le génocide que le Rwanda a connus par le passé, ainsi que
sur les initiatives des Eglises en faveur de la réconciliation dans ce pays. Le
colloque était organisé par la Commission des Eglises pour les affaires internationales
(CEAI), qui relève du COE, et la Conférence des Eglises de toute l’Afrique (CETA).
Il s’est tenu du 28 janvier au 1er février à Kigali sur le thème "La paix et la sécurité
en Afrique: la réponse œcuménique", indique le COE dans un communiqué diffusé le 3
février. Le colloque a démarré par une visite au Mémorial du génocide, à Kigali,
avant la session d’ouverture qui s’est tenue au siège de l’Eglise presbytérienne du
Rwanda. Les responsables œcuméniques ont abordé plusieurs questions ayant des incidences
en matière de paix et de sécurité au Nigeria, au Soudan, en Somalie, au Zimbabwe,
en Côte d’Ivoire et en République démocratique du Congo. Les questions ont
porté sur les violations des droits de la personne, les conflits ethniques et religieux,
l’Etat de droit et la gouvernance démocratique, la liberté de religion, la prolifération
des armes, la militarisation et la violence sexiste. "L’expérience des Africains
qui sont contraints de vivre dans des situations de vulnérabilité oblige le mouvement
œcuménique à proposer des solutions permettant aux populations d’Afrique de célébrer
la paix et de ressentir celle-ci en jouissant de la sécurité et de la dignité humaine",
a déclaré l’archevêque Valentine Mokiwa, président de la CETA. Le principe cardinal
de la sécurité humaine Dans son exposé sur "La paix, la sécurité et les droits
de la personne dans le contexte géopolitique qui se dessine", Mathews George Chunakara,
directeur de la CEAI, a déclaré: "Les changements géopolitiques qui se dessinent et
le nouvel ordre mondial justifient un autre modèle en matière de sécurité. Ce modèle
doit affirmer le principe cardinal de la sécurité humaine qui garantira les droits
humains et la dignité humaine." Patrick Mazimhaka, ancien vice-président de
l’Union africaine, a affirmé dans son discours que "les guerres civiles en Afrique
sont le résultat d’un processus de décolonisation infructueux. Ainsi a-t-on, dans
un contexte moderne animé par une géopolitique complexe, donné les rênes de pays créés
artificiellement à des dirigeants qui n’avaient jamais été confrontés à l’art de gouverner".
Depuis plusieurs années, la CEAI accompagne des Églises d’Afrique face à leurs préoccupations
en matière de paix, de sécurité et de droits de la personne, notamment dans plusieurs
situations de conflit. Cet événement est le deuxième d’une série de colloques organisés
par la CEAI depuis l’an dernier. Le précédent colloque avait porté sur l’Asie et le
prochain se tiendra en Amérique latine. (apic/coe/bb)