2012-02-04 12:18:41

Conversions interdites à l'examen de l'Assemblée des Evêques indiens


ASIE/INDE - Bangalore (Agence Fides) - Dans le cadre de l'Assemblée des Evêques indiens qui se tient actuellement à Bangalore (1er - 8 février), sont examinés les problèmes liés aux «conversions interdites », aux limitations de la liberté religieuse et aux discriminations envers les chrétiens, thèmes à propos desquels les Evêques, indique une source de Fides, ont lancé un intense débat.
La discussion a été lancée par le rapport du Pr. T. K. Oommen, sociologue chrétien, professeur émérite à la « Jawaharlal Nehru University » qui a insisté sur l'urgence de corriger l'image déformée de l'Eglise « en tant qu'entité engagée dans une oeuvre de conversions religieuses ». Ceci, a-t-il noté, « constitue une perception courante » qu'il faut combattre afin de communiquer «la juste image de l'Eglise ». Le Pr. Oommen a défendu le droit de tous les citoyens indiens garanti par la Constitution, de professer leur religion et de la propager ainsi que le droit inaliénable de la conscience individuelle à changer de religion.
Un certain nombre d'Evêques, au sein des groupes de travail, a rappelé que l'Inde a approuvé une série de lois pour interdire la conversion, destinées essentiellement aux missionnaires chrétiens. Le premier Etat à approuver une « loi sur la liberté religieuse » (qui de facto est une loi qui interdit les conversions) a été l'Orissa en 1967, suivi par le Madhya Pradesh en 1968 et par l'Arunachal Pradesh en 1978. Par la suite, le gouvernement du parti nationaliste hindou « Bharatiya Janata Party » l'a introduite au Gujarat en 2003 et au Chhattisgarh en 2006, année où elle est également entrée en vigueur en Himachal Pradesh. Sur la base de telles dispositions, de nombreux missionnaires, accusés de « faire des conversions », ont dû subir des procès et aujourd'hui encore, les groupes extrémistes utilisent ces accusations pour frapper les responsables et les fidèles chrétiens. La conversion à l'hindouisme n'est en revanche pas un délit et les groupes hindous continuent à convertir o uvertement les populations tribales à l'hindouisme.
En outre, comme l'ont indiqué à Fides des sources au sein de la société civile indienne, de nombreuses organisations des groupes religieux hindous reçoivent des subventions du Ministère de la Justice sociale, du Ministère pour le Développement des ressources humaines, du Ministère pour les Affaires tribales en vue de la construction d'écoles et de centres sociaux en faveur de membres des plus basses castes ou des populations tribales. Ces organisations hindoues adoptent les mêmes méthodes que les missionnaires, offrant assistance sociale et instruction : « Dans ce contexte, le rôle de l'Etat, quelque soit le parti au pouvoir, est visiblement partisan » déclare à Fides Suhas Chakma, responsable de l'ONG « Asian Centre for Human Rights » ayant son siège à New Delhi. Chakma indique à Fides : « La foi religieuse est une question privée qui concerne la conscience individuelle et ne doit pas être réglementée par l'Etat. On sait que de nombreux dalits, bien que chrétiens, s'identifi ent légalement comme hindous afin d'obtenir les bénéfices sociaux qui leur sont réservés et qui sont niés aux dalits chrétiens, de manière discriminatoire. De telles négations de droits fondamentaux constituent des violations de la Constitution et font de l'Inde une nation christianophobe ». (PA) (Agence Fides 03/02/2012)








All the contents on this site are copyrighted ©.