Le collège-lycée jésuite Saint Joseph d’Anekal, ville située dans l’État du Karnataka,
dans le sud de l’Inde, a été attaqué le 27 janvier dernier par un groupe d’extrémistes
hindous. Des étudiants ont été blessés et le doyen de l’Institut a déclaré, à l’agence
Fides, avoir vécu des heures de grande peur, surtout du fait de la connivence entre
les extrémistes et les institutions civiles et forces de sécurité. Les extrémistes
hindous reprochaient aux jésuites de ne pas avoir hissé le drapeau national à l’occasion
de la Fête de la République. Pour les jésuites il s’agit d’un prétexte. Le lycée attaqué
a ouvert ses portes il y a deux ans. Il accueille environ 400 élèves dont plus de
la moitié sont des dalits. Les extrémistes ne voient pas d’un bon œil la présence
d’écoles jésuites dans la région. A plusieurs reprises des groupes radicaux hindous
ont pénétré dans l’établissement demandant aux étudiants d’adhérer à leurs mouvements.
Nous avons recueilli sur place, à Anekal, le témoignage de Traveen Kumard, jeune jésuite
séminariste
Ces heurts
ont eu lieu deux jours avant la Convention de la Fédération des Associations chrétiennes
du Karnataka, un rassemblement au cours duquel les participants ont lancé un appel
à « respecter les chrétiens et leur assurer la pleine liberté religieuse ». Au
cours de cette assemblée, les responsables religieux ont remercié le premier ministre
du Karnataka pour la mise en place du « Christian Development Council » (CDC), un
organisme composé de représentants du monde politique et de la société civile et qui
aura pour mission la promotion et le développement des communautés chrétiennes. Ils
ont néanmoins demandé que CDC ait la possibilité concrète de travailler, au travers
de financements adaptés. La Convention s'est achevée par une messe célébrée par Mgr
Henry D'Souza, Évêque de Bellary, au cours de laquelle on a prié pour les chrétiens
victimes de la violence.