2012-01-19 19:28:13

Le chemin néocatéchuménal : l'aboutissement d'un parcours long et laborieux


C’est la fin d’un processus qui dure depuis dix ans. Benoît XVI a reçu ce vendredi 20 janvier, dans la salle Paul VI, environ 7 000 membres du chemin néocatéchuménal venus du monde entier. A cette occasion, il a validé leurs pratiques liturgiques.
Le compte-rendu de Marie Duhamel RealAudioMP3

Parmi les quelques 7 000 membres du chemin néocatechuménal venus du monde entier présents ce vendredi salle Paul VI, le père Guillaume Bruté de Rémur, prêtre du diocèse de Rome. Actuellement en mission au Liban il est le recteur du Séminaire Éparchial Interrituel International Missionnaire «Redemptoris Mater» à Beyrouth. Il revient sur cette rencontre avec le Pape qui revêtait cette année une dimension toute particulière, et sur la signification de l’envoi de familles en mission, qui caractérise la communauté. Des propos recueillis par Hélène Destombes RealAudioMP3


Reconnu provisoirement par Jean Paul II mais contesté au sein même de l’Eglise, le Chemin néocatéchuménal a été créé dans les années 60, dans une banlieue défavorisée de Madrid, par deux laïcs espagnols, Kiko Arguello et Carmen Hernández, dans la lignée du renouveau suscité par le Concile Vatican II. Le Chemin se veut un mouvement d'initiation chrétienne et d'éducation à la foi catholique, par étapes, vécues en petites communautés. Il propose un itinéraire de découverte ou de redécouverte de la foi. C'est aussi dans ce cadre que des familles entières sont envoyées en mission dans le monde.

En plein essor, implanté dans quelques 120 pays des cinq continents, le mouvement remporte un vif succès en Espagne, en Italie, en Pologne et en Amérique latine, où il est souvent considéré comme le fer de lance de l’évangélisation. Son dynamisme, sa puissance et sa visibilité ont séduit bien des évêques et curés de paroisses. Il compte notamment 70 séminaires Redemptoris Mater. De nombreux responsables d’Eglise reconnaissent que le Chemin répond bien à certaines attentes : évangélisation de ceux qui sont éloignés de l'Église ou qui n'ont pas été catéchisés ; insistance sur la communauté permettant de sortir de paroisses trop impersonnelles ; accent mis sur l'initiation chrétienne et le baptême.

En revanche, le mouvement fait aussi l’objet de critiques sévères. Ainsi les évêques japonais ont estimé que le Chemin représentait un problème grave, en tant que facteur de divisions. D’autres critiquent ses méthodes d'encadrement, comparées par certains à des pratiques sectaires et évoquent des difficultés à commencer par leur manière de célébrer de façon isolée, qui risque de provoquer des fractures au sein des paroisses.

En 2005, le cardinal Francis Arinzé, alors préfet de la Congrégation pour le Culte divin, avait demandé au Chemin d'abandonner certaines innovations jugées non conformes aux règles liturgiques de l'Eglise : messe le samedi au lieu du dimanche, communion en commun assis autour d'une table, prédication confiée à un laïc plutôt qu'à un prêtre, témoignages de fidèles lors de longues cérémonies émotionnelles.

Le Chemin avait dû procéder à quelques modifications dans ses règles de fonctionnement. En
2008, après une révision attentive, le Conseil pontifical pour les Laïcs a approuvé ses statuts et en 2011, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a approuvé le Directoire catéchétique, après l’avoir amendé. Dans son discours au Camino l’année dernière, Benoît XVI avait évoqué des pas significatifs. Ce 20 janvier, le président du Conseil pontifical pour les laïcs a lu en présence du Pape le décret d’approbation de la liturgie.










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