Le concile Vatican II fêtera bientôt ses 50 ans. A cette occasion, Benoît XVI avait
annoncé en octobre 2011 une "Année de la foi". Cette année de la foi débutera le 11
octobre prochain et s’achèvera le 24 novembre 2013, pour coïncider avec l’ouverture
à Rome du synode pour la nouvelle évangélisation. Ce jeudi matin, une note rédigée
par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi apporte des précisions sur cet évènement
de l'Eglise. Un document plus détaillé sera publié samedi prochain 7 janvier. Les
précisions d'Olivier Bonnel
Communiqué
à propos de la Note de la Congrégation pour la Doctrine de la
Foi relative aux indications pastorales de l'Année de la foi
L'Année
de la foi a été annoncée par la Lettre apostolique Porta Fideidu 11 octobre 2011. Elle débutera le 11 octobre prochain, cinquantième anniversaire
de l'ouverture du Concile oecuménique Vatican II, et se conclura le 24 octobre 2013,
en la solennité du Christ Roi. Comme il l'a annoncé à l'aube de son pontificat, Benoît
XVI entend replacer au centre de l'attention ecclésiale la rencontre avec Jésus-Christ,
et avec la beauté de la foi qu'il dégage. Consciente des questions dont la foi est
sujet, l'Eglise ressent comme tout à fait actuelle la question que le Seigneur se
posait: Lorsque le Fils de l'homme reviendra sur terre, y trouvera-t-il encore la
foi? (Lc 18, 8). Si la foi n'est pas revitalisée, déclarait le Saint-Père lors
des voeux à la Curie Romaine (22 décembre 2011), si elle n'est pas une conviction
profonde et une force tirée de la rencontre avec le Christ, aucune réforme ne sera
efficace.
A la demande du Saint-Père, en collaboration avec certains dicastères
et le Comité préparatoire de l'Année de la foi, la Congrégation a rédigé
une Note sur les indications pastorales de l'Année de la foi. Constitué
près cette même congrégation, ce comité compte le Cardinal William Levada, le Cardinal
Francis Arinze, le Cardinal Angelo Bagnasco, le Cardinal Ivan Dias, le Cardinal Francis
E. George, le Cardinal Zenon Grocholewski, le Cardinal Marc Ouellet, le Cardinal Mauro
Piacenza, le Cardinal Jean-Pierre Ricard, le Cardinal Stanisław Ryłko et le Cardinal
Christoph Schönborn, Mgr. Salvatore Fisichella, Mgr. Luis F. Ladaria, Mgr. Mario Del
Valle Moronta Rodríguez, Mgr. Gerhard Ludwig Müller et Mgr. Raffaello Martinelli.
Daté
de l'Epiphanie et publiée le lendemain, le document comprend une introduction,
qui rappelle que l'Année de la foi entend contribuer à raviver chez tous les fidèles
l'adhésion au Seigneur et à approfondir la foi. Ainsi pourront-ils être des témoins
crédibles du Ressuscité, capable d'indiquer aux autres la porte de la foi.
Le
début de l'Année de la foi coïncide avec deux grands évènements de l'histoire
de l'Eglise, l'ouverture de Vatican II (11 octobre 1962), concile voulu par le bienheureux
Jean XXIII, et le Catéchisme de l'Eglise catholique (11 octobre 1992), voulu par le
bienheureux Jean-Paul II.
"A partir de la lumière du Christ, ...le Concile
Vatican II a voulu approfondir la nature intime de l'Eglise et son rapport avec
le monde contemporain... Après le concile, l'Eglise s'est engagée dans la réception
et dans l'application de son riche enseignement, en continuité avec toute la tradition,
sous la sûre direction du magistère". "Pour favoriser une correcte réception du
concile, les Souverains Pontifes ont convoqué à plusieurs reprises le Synode des évêques,
...en proposant à l'Eglise des orientations claires par le biais d'exhortations apostoliques
post-synodales. La prochaine assemblée générale du Synode (octobre 2012) aura pour
thème: La nouvelle évangélisation pour transmettre la foi chrétienne". "Depuis
le début de son pontificat, Benoît XVI s'est fermement engagé en faveur d'une juste
compréhension du concile, repoussant comme erronée ce qu'on appelle "l'herméneutique
de la discontinuité et de la rupture" et promouvant ce qu'il a baptisé "l'herméneutique
de la réforme" et du renouveau dans la continuité".
Le Catéchisme
de l'Eglise catholique, "fruit authentique du Concile Vatican II" qui prend
place dans un "renouveau dans la continuité", comprend "du neuf et de l'ancien". Il
reprend l'ordre traditionnel de la catéchèse qu'il articule en quatre parties: le
Crédo, la liturgie, l'agir chrétien et la prière, tout en l'exprimant de manière à
répondre à notre temps. L'Année de la foi sera une excellente occasion pour étudier
et diffuser le contenu de Vatican II et du Catéchisme.
Les indications
pastorales de la Note tendent à favoriser "la rencontre avec le Christ
grâce à de vrais témoins de la foi, comme une meilleure connaissance des contenus
de la foi". Celles ci n'entendent pas exclure d'autres propositions que l'Esprit pourrait
susciter de par le monde parmi pasteurs et fidèles. Etant donné que ses compétences
ne se limitent pas à la défense de la doctrine authentique et à la correction des
erreurs, la Congrégation pour la doctrine de la foi apportera son soutien à tout ce
qui favorise la vérité de la foi (Pastor Bonus, nn. 48-51).
Les propositions
de la Note s'articulent en quatre parties: 1) Eglise universelle;
2) Conférences épiscopales; 3) Diocèses; 4) Paroisses, Communautés,
Associations et Mouvements, dont voici quelques exemples. Parallèlement
à l'ouverture solennelle de l'Annéede la foi et aux autres manifestations
présidées par le Pape, tels le Synode des évêques de 2012 ou la JMJ de 2013, on suggère
des initiatives oecuméniques destinées à favoriser le rétablissement de l'unité des
chrétiens. Ainsi, une cérémonie oecuménique solennelle réaffirmera la foi dans le
Christ de tous les baptisés. Les conférences épiscopales sont encouragées à améliorer
la qualité de la formation catéchistique universelle comme celle des catéchismes et
manuels locaux, afin qu'ils soient parfaitement conformes au Catéchisme de l'Eglise
catholique. La même attention sera portée à l'utilisation des techniques de la
communication et de l'expression artistique: émissions de radio et télévision, films
et publications sur la foi et son contenu, sur la valeur ecclésiale de Vatican II,
y compris pour le grand public. Au niveau diocésain ensuite, cette année particulière
devra être une occasion de faire dialoguer positivement foi et raison, par le biais
de congrès ou de journées d'étude, notamment près les universités catholiques. Mais
aussi d'organiser des cérémonies pénitentielles, qui insisteront tout particulièrement
sur les péchés contre la foi. Enfin, dans les diverses structures base de la communauté
ecclésiale, on insistera sur la célébration de la foi dans la liturgie, tout particulièrement
dans l'Eucharistie car, "dans l'Eucharistie, mystère de la foi et source de la nouvelle
évangélisation, c'est la foi de l'Eglise qui est proclamée, célébrée et fortifiée".
De toutes ces initiatives doivent naître, croître et dépendre toutes les autres propositions,
en particulier celles des nouvelles communautés et mouvements ecclésiaux.
Un
Secrétariat pour l'Année de la foisera institué près le Conseil
pontifical pour la nouvelle évangélisation, qui coordonnera les initiatives des dicastères
romains comme celle de dimension ecclésiale universelle. En mesure de proposer des
initiatives pour l'Année, il disposera d'un site internet spécifique destiné à fournir
toutes les informations sur son déroulement. Les indications pastorales de la Note
de la Congrégation pour la doctrine de la foi veulent inviter tous les fidèles à s'engager
dans l'Année de la foi, afin de "partager ce que le chrétien a de plus cher, le
Christ Jésus, rédempteur de l'homme, roi de l'univers, principe et finalité de
la foi".