Pour la revue de la presse catholique cette semaine, nous avons lu ou consulté les
journaux et sites des conférences épiscopales comme SENKTO (Sénégal), CENCO
(République démocratique du Congo), celui du Burkina Faso, L’Effort camerounais
et La Semaine africaine (République du Congo).
Naturellement, un seul
mot résumerait les écrits des confrères cette semaine : Noël ! Tous rapportent et
commentent les lettres pastorales des Evêques pour mieux préparer et accompagner les
fidèles dans la célébration de cet événement fondateur de notre chrétienté. Avec des
particularités de taille toutefois, puisque les différentes prises de position des
Evêques se nourrissent d’une actualité pas toujours à la fête en certaines endroits.
C’est pourquoi, en l’absence d’une édition en ligne mise à jour de l’Agence catholique
nigériane de presse, NCNS, qui aurait pu mieux nous parler des attaques meurtrières
qui ont endeuillé Noël 2011 au Nigéria, nous nous sommes déportés vers SENKTO,
le site de la très remuante communauté catholique du Sénégal, pour commenter ces tristes
événements – ce « Noël dans le sang au Nigéria ». SENKTO reprend le texte de l’Angélus
du Pape en écrivant que Benoît XVI a redit « avec force [que] la violence est une
voie qui ne conduit qu’à la douleur, à la destruction et à la mort », en revanche,
« le respect, la réconciliation et l’amour sont la voie pour atteindre la paix ».
Les confrères notent que dimanche déjà, le P. Federico Lombardi, directeur du Bureau
de presse du Saint-Siège, avait condamné ces attentats, considérant qu’il s’agissait
« de la manifestation de la cruauté d’une haine aveugle et absurde qui ne respecte
en rien la vie humaine et qui cherche à susciter et à alimenter encore plus de haine
et de confusion ». Au Sénégal même, Noël a également connu quelques tumultes au plan
politique : partisans et opposants à une re-candidature du président Abdoulaye Wade,
85 ans, en sont venus à l’affrontement armé dans la capitale Dakar, faisant mort et
blessés. Dans son message de Noël, temps où les chrétiens célèbrent la venue du Prince
de la paix, le Cardinal Théodore Adrien Sarr, archevêque de Dakar a interpellé les
fidèles : « Nous, habitants du Sénégal, comment pouvons-nous, en ce jour de Noël,
dormir en paix, au moment où des sénégalais meurent dans la violence ? Comment, pouvons-nous
fêter la naissance de l’homme-Dieu, au moment où des vies sont brutalement fauchées
en Casamance ?», a-t-il déploré, dans une allusion à la longue rébellion qui sévit
dans le sud du pays. « En cette période pré-électorale, a-t-il ajouté, nous déployons,
c’est bien visible, beaucoup d’énergies, pour conquérir les suffrages des électeurs.
Nous déployons, c’est très visible, beaucoup de moyens et d’astuces, pour conquérir
le pouvoir sur ce pays, qui saigne, dans sa partie sud, depuis des décennies, ce pays
qui voit se multiplier, sur son sol, les zones d’insécurité » peut-on lire sur SENKTO.
Noël
au Burkina Faso s’est déroulé dans un climat de plus de sérénité. Mais dans son message,
Mgr Philippe Ouédraogo, Archevêque de Ouagadougou, rappelle que la paix se vit et
se construit tous les jours. « Pour tous, la naissance de Jésus est source de joie
et de paix. Ne nous laissons pas abattre par les tribulations multiples qui nous assaillent
: crise économique, vie chère, pénurie alimentaire, maladie et souffrances diverses…
Regardons notre monde tel qu’il est en vérité et avec optimisme. Alors ensemble, nous
vaincrons les obstacles et relèverons les défis multiformes », a exhorté Mgr Ouédraogo.
Au
Cameroun, L’Effort camerounais fidèle à son style très didactique a choisi cette fois,
après le long dossier sur la démocratique qui a encadré les élections générales d’octobre,
d’ouvrir plusieurs pistes de réflexion autour de Noël : Qu’est-ce qui fonde l’espérance
de Noël ? Comment bien préparer cet événement ? Et, surtout, ce rappel du Pape que
« l’aspect commercial de Noël ne doit pas prendre le dessus sur le spirituel ».
CENCO,
en République démocratique du Congo, rend compte succinctement des célébrations dans
les différents diocèses qui se sont déroulées « comme à l’accoutumée », bien que
dans un climat d’incertitudes lié aux récentes élections. « A Kinshasa, écrivent les
confrères, le cardinal - Archevêque a célébré la messe en la Cathédrale Notre-Dame
de Lingwala. Dans son homélie (le cardinal Laurent Monsengwo Pasniya) a parlé de la
paix, de la justice et de l'amour. » CENCO n’oublie pas non plus de signaler à ses
lecteurs que « En Afrique, précisément au Nigéria, les chrétiens ont été visés par
des attentats qui ont faits plusieurs morts. » Enfin, en République du Congo, le Journal
La Semaine africaine qui parait à Brazzaville, relaye une réflexion du Mouvement pour
la Vie du Congo, qui profite de la naissance de l’Enfant Jésus pour s’élever fermement
contre les politiques qui signent la négation de la vie et notamment contre « la théorie
du genre » - le gender – qui est « la déconstruction de la différence sexuelle entraîne
la destruction du couple, de la famille et de la reproduction naturelle ». Il s’agit
d’une théorie « de violence », soutient le journal ; elle remet en cause toute l’anthropologie
chrétienne « et l’idée même de la valeur intrinsèque de l’homme «image et ressemblance
de Dieu». C’est l’aboutissement de la lutte contre Dieu. Faire de l’homme un anti
Dieu qui se crée, se choisit, s’élabore seul et se prive, ainsi, de la divinité qui
lui est promise pour l’éternité ».
Albert Mianzoukouta, Journaliste
à Radio Vatican, Français-Afrique.