Quel rôle joue l'islam dans la politique au Yémen ?
Après s’être affrontés dans la rue pendant dix mois, les pro et les anti-président
Saleh se retrouvent au sein du même gouvernement. Depuis le 10 décembre dernier, le
Yémen est dirigé par une coalition étonnante, le fruit d’un accord de sortie de crise
conclu le 23 novembre dernier à Ryad : d’un côté, l’opposition et de l’autre le Congrès
populaire général, le parti du président Saleh, lui-même démissionnaire contre l’octroi
de son immunité. En vertu de cet accord de paix, le président Saleh cèdera officiellement
la place à la suite d’une élection présidentielle anticipée, prévue le 21 février
prochain. Abd Rabbo Mansour Hadi, l’actuel vice-président est le seul candidat de
ce scrutin. Il s’est engagé à conduire le pays à des élections législative et présidentielle
d’ici deux ans. Plusieurs forces politiques commencent à se structurer en vue de ces
scrutins. Laurent Bonnefoy revient sur le poids de l’Islam dans ce pays musulman
et dans cette perspective électorale. Il est chercheur IFPO, l’Institut Français
du Proche Orient, et spécialiste du Yémen