Présidentielle RDC. Le cardinal Monsengwo s'exprime sur Radio Vatican
L'archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo, a déclaré lundi à la presse,
que les résultats de la présidentielle en République démocratique du Congo, proclamés
par la Céni (Commission électorale) le 9 décembre, ne sont conformes ni à la vérité
ni à la justice. La Céni a annoncé la réélection du président Kabila face à l'opposant
Etienne Tshisekedi qui a rejeté ce résultat et s'est autoproclamé président élu. Selon
Mgr Monsengwo, les observations de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco)
et d'observateurs nationaux et internationaux du scrutin, ainsi que le rapport du
Centre Carter, posent sérieusement une question de crédibilité de ces élections. Mais
puisque les résultats sont provisoires et doivent être confirmés par la cour suprême
de justice (CSJ), l’archevêque de Kinshasa demande aux contestataires de recourir
aux voies de droit et de ne pas se livrer à la violence. Que la cour suprême se sente
donc en conscience interpellée par le peuple congolais tout entier – a-t-il ajouté. Le
cardinal Monsengwo a accepté de s'expliquer au micro de Mgr Joseph Ballong, responsable
des émissions francophones vers l'Afrique de Radio Vatican
La Céni annoncé
vendredi la victoire de M. Kabila avec 48,95% des voix contre 32,33% à M. Tshisekedi,
qui a exclu tout recours devant la CSJ. La mission d'observation du Centre Carter
a relevé samedi des "irrégularités graves" lors du processus électoral et la compilation
des résultats, mais qui ne remettent "pas en cause l'ordre du résultat". Lors d’une
conférence de presse, Joseph Kabila, a reconnu lundi des "erreurs" mais a estimé qu'elles
n'invalidaient pas les résultats du scrutin. Il s'agit de la première déclaration
du chef de l'Etat sortant, depuis l'annonce vendredi de sa réélection. A Kinshasa,
après les violences de vendredi et samedi, la vie a repris timidement mais la tension
reste vive. Le camp Tshisekedi a indiqué lundi qu'il pourrait appeler à des "marches
pacifiques" pour protester contre la réélection de Kabila, tout en souhaitant que
la communauté internationale réponde à l'appel lancé vendredi par l'opposant pour
"trouver une solution". Dimanche, le ministre français des Affaires étrangères
Alain Juppé avait jugé la situation "explosive" en RDC, en appelant à tout faire pour
"éviter" la violence. (avec AFP)