Le Saint-Siège propose une Journée contre la persécution des chrétiens
Lors du 18ème Conseil ministériel de l’Organisation pour la Sécurité et
la Coopération en Europe (OSCE), Mrg Mamberti a défendu les droits humains et les
libertés fondamentales, parmi celles-ci, la liberté religieuse. L’an dernier au sommet
d’Astana, l’OSCE estimait que plus d’efforts devaient être fournis pour combattre
l’intolérance ou les discriminations et promouvoir la liberté de culte et de religion.
Ce mercredi, le chef de la diplomatie vaticane dresse un constat d’échec : « bien
qu’il ait été proclamé de façon répétée par la communauté internationale, ou dans
les Constitutions de nombreux Etats, le droit à la liberté religieuse continue d’être
sauvagement violé ». Citant le message du Pape à l’occasion de la Journée mondiale
pour la paix, en 2011, Mgr Mamberti a rappelé que « les chrétiens sont actuellement
le groupe religieux qui sont victimes du plus grand nombre de persécutions à cause
de leur foi ». Selon le prélat, plus de 200 millions de chrétiens seraient "en difficulté
à cause des structures légales et culturelles qui mènent à leur discrimination". Il
s’agit d’une « offense à Dieu et à la dignité humaine », aussi le Secrétaire du Saint-Siège
pour les relations avec les Etats encourage les pays de l’OSCE à « rapporter les crimes
motivés par la haine des chrétiens ». En outre, il estime que la célébration d’une
Journée internationale contre la persécution et la discrimination des chrétiens pourrait
être un signe important, montrant que les Etats souhaitent affronter cette grave question. Le
chef de la diplomatie vaticane est par ailleurs revenu, ce mercredi 7 décembre 2012,
sur les connexions évidentes qui sont apparues avec la crise économique entre la sécurité
et les politiques migratoires. Pour Mgr Dominique Mamberti, il est nécessaire d’accorder
plus d’attention aux migrants eux-mêmes, et non à leur rôle économique. Ainsi, le
Secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats a plaidé en faveur du
regroupement familial. « La famille joue un rôle fondamental dans le processus d’intégration,
car elle est source de stabilité pour les immigrés dans leur nouvel environnement
social (…) Les migrants, conscients de leurs droits, peuvent se sentir plus sûrs lorsqu’ils
offrent leurs services et leurs capacités, tandis que la communauté qui les accueille,
bien informée et respectueuse de ces droits, se sentira plus libre de mettre en œuvre
sa solidarité, pour construire ensemble un avenir commun. » Enfin, le prélat encourage
l’OSCE dans ses efforts vis à vis des Sinti et des Rom. Afin de briser le cercle vicieux
de pauvreté et d’exclusion qui les touche, l’organisation mise sur un plus grand accès
à l’éducation, mais Mgr Mamberti souhaite plus encore. « La dignité de ces populations
doit être défendue, leurs familles protégées, leur identité collective respectée et
les initiatives en faveur de leur développement et de leurs droits doivent être encouragées,
affirme-t-il ». Dans son intervention, il dénonce le trafic mondialisé et l’exploitation
sexuelle et professionnelle de ces êtres humains, souhaitant une détermination plus
grande encore de la part des Etats, c'est-à-dire « une mentalité qui soit centrée
sur la dignité de la personne, la punition certaine des trafiquants, la lutte contre
la corruption, un apprentissage correct à l’école sur les rapports entre les hommes
et les femmes, une information qui relate correctement les dommages causés par ces
trafic ». Pour Mgr Mamberti, « la coopération des institutions publiques et privées,
y compris des institutions religieuses, et la contribution de volontaires, garantiront
le fait qu'aucune personne ne puisse être achetée ou vendue, en violation de sa dignité
et de ses droits humains fondamentaux, parce qu'elle est créée libre, et à l'image
de Dieu, et non pas pour être traitée en esclave ».