Dépêche AFP du 29 novembre. 18h20 GMT Plusieurs dizaines de manifestants
islamistes radicaux ont attaqué, occupé et saccagé le 29 novembre l'ambassade de Grande-Bretagne
à Téhéran dont ils ont réclamé la fermeture, faisant monter la tension déjà vive avec
les pays occidentaux autour notamment du dossier nucléaire iranien. Les manifestants,
présentés comme des "étudiants bassidjis" (islamistes) par les médias officiels, ont
envahi et saccagé à deux reprises les locaux de la chancellerie au centre de Téhéran,
et ont également occupé pendant plusieurs heures le site de l'ex-résidence britannique
dans un parc du nord de la capitale. Les manifestants ont été évacués des deux
sites en milieu de soirée par les forces de l'ordre, qui ont procédé à des arrestations,
selon les médias. Le ministère britannique des Affaires étrangères s'est déclaré
"scandalisé" par "l'intrusion inacceptable" de manifestants dans son ambassade, survenue
dans un contexte de forte tension diplomatique entre Londres et Téhéran. L'Union
européenne et plusieurs pays, dont les Etats-Unis, la Russie, la France et l'Italie,
ont également fermement condamné l'attaque "inacceptable" contre la mission britannique,
que les Occidentaux ont indiqué vouloir porter devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Le
ministère iranien des Affaires étrangères a réagi en exprimant "ses regrets pour le
comportement inacceptable d'un petit nombre de manifestants", et a promis que les
attaques de mardi auraient des "suites judiciaires". La police antiémeutes présente
en force n'est pas intervenue lors de la première attaque de l'ambassade en début
d'après-midi, alors que plusieurs centaines d'étudiants islamistes radicaux manifestaient
contre des sanctions britanniques visant le programme nucléaire iranien controversé.. Tous
les ressortissants britanniques présents sur les deux sites ont pu se mettre en sécurité
lors de ces incidents, a indiqué un diplomate à l'AFP. Cette attaque est intervenue
alors que l'ambassade avait demandé expressément lundi aux autorités iraniennes de
prendre les mesures "adéquates" pour protéger ses locaux lors de la manifestation. Le
parlement iranien a voté dimanche une loi réduisant les relations diplomatiques entre
les deux pays au niveau de chargé d'affaires et prévoyant l'expulsion de l'ambassadeur
britannique dans un délai de deux semaines. Cette décision a été prise en représailles
aux nouvelles sanctions économiques contre l'Iran décidées la semaine dernière par
Londres de concert avec les Etats-Unis et le Canada, après la publication d'un rapport
de l'AIEA étayant les soupçons des Occidentaux selon lesquels Téhéran aurait travaillé
à la fabrication d'une arme nucléaire malgré ses démentis répétés. Le scénario
de l'attaque contre l'ambassade de Grande-Bretagne rappelle celle de l'ambassade des
Etats-Unis en novembre 1979, qui avait été suivi par la prise en otage de 52 diplomates
pendant 444 jours et avait entraîné la rupture des relations entre Téhéran et Washington.