Un scrutin pour rien en Gambie, pays des paradoxes
Les Gambiens votaient, ce 24 novembre, pour élire ou, plutôt, réélire leur président. La
Gambie, un petit pays anglophone de l’Afrique de l’Ouest enclavé dans le Sénégal,
est dirigé d’une main de fer par Yahya Jammeh, depuis un coup d'Etat en 1994. Sa réélection
ne fait presque aucun doute. La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest
(Cédéao) n’a pas envoyé d'observateurs à ce scrutin, car les conditions d'une élection
"libre, juste et transparente" n’étaient pas réunies. Accusé par les ONG d'atteintes
graves aux droits de l'Homme et à la liberté d'expression, en particulier de celle
des journalistes, se disant capable, grâce à des "pouvoirs spéciaux", de guérir les
malades du sida, Yahya Jammeh peut cependant se prévaloir d'avoir contribué à développer
son pays. Un paradoxe que nous raconte Moutala Touré, un Gambien qui travaille
pour WANEP, une ONG ghanéenne active dans toute l’Afrique de l’Ouest. Il est interrogé
par Charlie Vandekerkhove