2011-11-07 15:37:45

Législatives anticipées en Espagne. Les évêques proposent un "discernement moral"


Le candidat socialiste aux législatives anticipées du 20 novembre en Espagne, Alfredo Perez Rubalcaba, et son rival de droite Mariano Rajoy s'affrontent ce 7 novembre dans un face-à-face télévisé dominé par la crise, alors que l’électorat est excédé par le chômage et la débâcle de l’économie et que tout semble joué d’avance.
A quelques jours de ce scrutin, les évêques catholiques ont publié une note en dix points pour rappeler un certain nombre de principes.
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Terrassée par la crise économique, la cote de popularité du premier ministre Zapatero a chuté, son prestige s’est effrité et les sondages prédisent une nette victoire du Parti populaire de Mariano Rajoy. De quoi réjouir l’Eglise catholique espagnole. Celle-ci a, en effet, entretenu des rapports difficiles avec le gouvernement socialiste qui a légalisé le mariage homosexuel et pris plusieurs mesures qui – affirme l’Eglise – portent atteinte à l’institution familiale, notamment la nouvelle loi sur l’IVG. Le succès des Journées mondiales de la jeunesse en août dernier, a par ailleurs contribué à redonner confiance et espérance à l’Eglise espagnole. Mais puisque l’ennemi est en fuite, les catholiques ont préféré éviter tout triomphalisme et opter pour un ton mesuré.
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Dans une note, la Commission permanente de l’épiscopat se défend de vouloir imposer un quelconque programme politique mais se propose d’éclairer la conscience des électeurs catholiques sur les enjeux du prochain rendez-vous électoral. Le texte cite le récent discours de Benoît XVI au Bundestag, à Berlin, pour souligner que la loi n’est pas toujours juste et moralement acceptable. Les évêques mentionnent ainsi les risques que représentent des législations qui ne protègent pas de façon adéquate le droit fondamental à la vie humaine, de sa conception jusqu’à la mort naturelle. Les décisions politiques – soulignent-ils - doivent être morales et justes, et non seulement consensuelles ou efficaces. En juin dernier, déjà, les évêques avaient mis en garde contre le projet de loi relatif aux droits des malades en fin de vie, estimant qu’il pouvait représenter une légalisation voilée de la pratique de l’euthanasie. Dans ce dernier texte, ils n’hésitent pas à demander des changements de la loi.
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Sur le plan social, ils souhaitent des politiques qui favorisent la libre initiative, qui encouragent une juste distribution des dividendes ; qui corrigent les erreurs et les dévoiements commis dans l’administration des biens publics et des finances ; qui s’occupent des besoins des plus vulnérables – les plus âgés, les malades, les immigrés. En matière d’éducation, ils lancent une mise en garde contre les contraintes idéologiques de l’Etat qui portent atteinte au droit des parents de choisir l’éducation qu’ils désirent pour leurs enfants.
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Sur un plan plus politique, l’Eglise reconnaît la légitimité morale des nationalismes et régionalismes qui, par des moyens pacifiques, proposent une nouvelle configuration de l’Etat espagnol. Mais elle se dit contraire aux poussées séparatistes, convaincue qu’il faut préserver le bien commun de la nation espagnole dans son ensemble, en évitant le piège de la manipulation de la vérité historique et de l’opinion publique.
(A partir du texte des évêques et d’un article du journaliste espagnol Antonio Pelayo)








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