Il y a un an, le 7 novembre 2010, 29 millions de Birmans étaient appelés aux urnes
pour la première fois depuis 1990. Ils ont élu des assemblées nationales et régionales
lors d’un scrutin alors qualifié de « mascarade » par l’Occident. Et c’est un parti
spécialement créé par la junte au pouvoir qui l’a emporté. Depuis la naissance
de ce nouveau régime, les réformes politiques se sont enchaînées : assouplissement
de la censure de la presse, amélioration des relations avec Aung San Suu Kyi, abandon
d’un projet de barrage géant. L'Union européenne a salué, ce lundi, les réformes politiques
et les gestes d'ouverture. "D'importants changements sont en cours dans ce pays",
a estimé David Lipman, ambassadeur de la délégation de l'UE. Une délégation du Fonds
monétaire international (FMI) a été récemment invitée à venir conseiller le nouveau
pouvoir sur la réforme de la monnaie et du double taux de change. Et des diplomates
américains et onusiens se sont succédé dans le pays la semaine dernière, saluant unanimement
une évolution prometteuse. Mais peut-on, pour autant, y voir une réelle volonté
de démocratisation ? Il y a quelques jours, le rapport publié par une coalition
d’organisations humanitaires mettait l’accent sur l’ampleur inédite des déplacements
forcés qui a atteint son plus haut niveau en une décennie. Eléments de réponse
avec Marie Battini, membre de l’association Info Birmanie. Elle est interrogée par
Charlie Vandekerkhove