La Revue de la presse catholique d’Afrique - par Albert Mianzoukouta -* La
revue de la presse catholique pâtit quelque peu du fait que le milieu de la semaine
est entrecoupé de la fête de la Toussaint ; beaucoup parmi les journaux habituels
que nous consultons sont restés inactifs. Mais nous avons pu lire notamment les journaux
et sites des Conférences épiscopales du Rwanda, du Gabon, L’Effort camerounais, La
Semaine africaine (Congo-Brazzaville), SENKTO (Sénégal), NCNS (Nigéria) et CENCO (République
démocratique du Congo. Au Rwanda, le Site de la conférence épiscopale met à la
Une la réunion extraordinaire des Evêques mercredi dernier à Kigali. La rencontre,
nous dit le Site, se justifiait par les urgences financières à affronter. Au cours
de cette rencontre aussi le Président de la Conférence épiscopale du Rwanda, Mgr Smaragde
Mbonyintege, a souhaité la bienvenue à leurs nouveaux postes aux Abbés Pierre-Célestin
Hakizimana et Fidèle Niyomana, Secrétaire général et Secrétaire général adjoint de
la Conférence. Il a rendu un hommage appuyé à l’Abbé Théotime Gatete, Secrétaire Général
sortant pour ses 7 ans et demi de bons et loyaux services aux côtés des Evêques. Au
Gabon, les confrères signalent la rentrés pastorale à la paroisse Cœur immaculé de
Marie de Libreville, dimanche 20 octobre. La manifestation a été organisée d’une manière
originale, puisque la paroisse a organisé une journée « portes ouvertes » « pour permettre
aux fidèles de mieux connaître et comprendre la quarantaine de mouvements, groupes
organisés et associations qui la composent ». Durant la messe, l’administrateur de
la paroisse, l’abbé Ruffin Ngoubou, a mis en garde contre la pratique de l’usure et
les prêts d’argents à taux exorbitants : « si nous l’avons pratiquée ou comptons la
pratiquer, il faut arrêter car nous serions des voleurs aux yeux de Dieu », a-t-il
lancé aux fidèles. Au Cameroun, où les remous de l’élection présidentielle du
09 octobre, remportée par le président Paul Biya, ne sont pas encore retombés, c’est
l’Archevêque de Douala, Mgr Samuel Kleda, qui est monté au créneau pour appeler les
chrétiens partout et en toutes circonstances au devoir de vérité. Car, indique-t-il
aux journalistes de L’Effort camerounais qui sont allés l’interviewer au sujet de
cette élection présidentielle, « Il y a une maladie grave qui ronge chaque Camerounais
: la peur de dire la vérité ». Il a notamment souligné l’impréparation d’un scrutin
pourtant capital, et au cours de laquelle par exemple, le cardinal Christian Tumi
son prédécesseur à Douala, 2a eu deux cartes d’électeur…. ! « J’ai honte de l’organisation
de cette élection que nous venons de vivre, honte pour nous les Camerounais, honte
parce que ce que nous avons vécu, ne devrait plus exister. » « Je demande à tous,
conclut-il, de prier pour la paix dans notre pays, de prier pour la paix véritable.
» Au Congo, une session de sensibilisation à la gestion des conflits a rassemblé
les fidèles de la paroisse Notre-Dame de Fatima, dans l’Archidiocèse de Brazzaville,
le 14 octobre. « Animé par M. Marcel Kabundi, venu de Bangui, en République Centrafricaine,
l’atelier a porté sur les grands axes de la résolution des conflits», rapporte La
Semaine Africaine. En République démocratique du Congo, CENCO salue l’ouverture,
le 28 octobre (avec erreur sur la date) de la campagne électorale pour les élections
présidentielle et législatives du 28 novembre prochain. « Nous espérons, écrit CENCO,
que tous les candidats vont jouer le jeu démocratique dans la transparence et le respect
des principes qui régissent toute démocratie en période électorale et spécialement
ceux votés par notre parlement ». Au Nigéria, NCNS rapporte une forte interpellation
de Mgr Ignatus Kaigama, Archevêque de Jos contre « la transhumance chrétienne » et
« l’augmentation du nombre de chrétiens à la foi superficielle ». Il s’agit, souligne
Mgr Kaigama, d’un vrai défi qui se pose à l’ensemble de l’Eglise qui est au Nigéria
; le relever, c’est engager le combat de la Nouvelle évangélisation, dit-il. La
semaine dernière, nous rendions compte de ce début de polémique qui commençait à s’enfler
au Sénégal, lorsque des médias va-t-en-guerre ont monté en épingle l’éviction d’une
élève qui s’entêtait à venir à l’école du Cour Anne-Marie Javouhey voilée, malgré
le règlement de ce vénérable établissement fondé par les religieuses de Saint Joseph
de Cluny il y a 50 ans. A son tour, l’Archidiocèse de Dakar a émis un communiqué dont
nous parle SENKTO, et dans lequel il est réaffirmé qu’au Sénégal « l’Ecole Catholique
vit quotidiennement la réalité du dialogue interreligieux en son sein. Refusant tout
endoctrinement, elle se veut, par conséquent, ouverte à toutes les personnes qui acceptent
son projet éducatif. Respectueuse de la liberté religieuse de tous ceux qui la fréquentent,
elle récuse tout autant les attitudes et les comportements contraires aux principes
et à l’esprit de son projet éducatif, et dont les auteurs doivent s’en prendre à eux-mêmes
pour leurs attitudes et comportement d’auto-ségrégation et d’auto-exclusion.» On
ne saurait dire de manière plus claire que tous ceux qui font le choix de l’enseignement
catholique doivent se conformer aux « règles du vivre ensemble », comme le soulignait
l’école visée la semaine dernière, elle qui a formé des générations de Sénégalais
de toutes conditions et confessions dans le respect de chacun.