2011-10-31 17:33:49

Des agences catholiques appellent le G20 à trouver des solutions justes


Un sommet du G20 « trop peu et trop lentement », d’après la CIDSE
Les 3 et 4 novembre prochains, les dirigeants des pays du G20 vont se réunir à Cannes. La CIDSE, qui est une alliance d’agences catholiques de développement, estime que les mesures anti-crise envisagées jusqu’ici par les pays du G20 ne sont pas assez musclées pour rompre avec les habitudes ni pour améliorer le sort des plus pauvres.
Dans les recommandations qu’elle adresse au sommet, la CIDSE appelle les dirigeants du G20 à réformer le système financier mondial et à sortir les économies de la crise par le biais de solutions justes et favorables au développement, telles que la taxe sur les transactions financières.
Chris Bain, Président de la CIDSE, a déclaré : « Une taxe mondiale sur les transactions financières pourrait largement contribuer à stabiliser le système financier et à financer la lutte contre la pauvreté et le changement climatique. Les dirigeants européens doivent continuer de promouvoir cette taxe au sein du G20. Nous espérons que les dirigeants du G20 qui ont jusqu’ici refusé d’envisager le potentiel et l’urgence de cette taxe, lui apporteront également leur soutien. »
Les neuf pays en développement à revenu intermédiaire qui sont membres du G20 abritent 58 pour cent des populations pauvres de la planète. Et la crise financière mondiale entraîne une paupérisation massive, y compris dans les pays industrialisés du G20.
« Or le G20 se cramponne à un modèle de croissance dépassé, qui délaisse les plus pauvres et ne leur permet ni de profiter ni de contribuer à l’économie. Un effort concerté de la part des économies les plus avancées pourrait changer bien des choses pour les pauvres de leurs territoires et d’ailleurs, mais en se trompant d’agenda, le G20 ne peut qu’accentuer la pauvreté et les inégalités. »
« Le G20 pourrait prendre les mesures d’urgence qui s’imposent pour réguler la finance mondiale et dissuader la spéculation, s’atteler à la question de la dette souveraine et réformer le système monétaire international. Quelques petits ajustements de cap ne suffiront pas. »
L’imprévisibilité des prix alimentaires et l’évasion fiscale sont deux sujets auxquels le G20 devrait s’atteler de toute urgence.
Bernard Pinaud, Délégué général du CCFD-Terre Solidaire, l’agence française membre de la CIDSE, a déclaré : « Les mesures prises lors de précédents sommets par le G20 pour mettre un terme aux paradis fiscaux sont exemplaires de son approche « trop peu et trop lentement». Les pays du Sud n’ont guère profité des petites avancées enregistrées en matière de coopération fiscale, alors que les récents accords conclus par la Suisse avec l’Allemagne et le Royaume-Uni risquent d’annihiler tous les efforts déployés en faveur d’une plus grande transparence.
« La volatilité des prix des denrées alimentaires est un autre exemple crucial. Alors que le caractère imprévisible des prix alimentaires affame des millions de personnes, le G20 s’emploie à améliorer l’information sur les marchés. Il ferait bien mieux de s’en prendre aux règles commerciales inéquitables, à la dérèglementation du marché et à la spéculation à l’origine du problème. »

Communiqué de presse publié par la CISDE, le 31 octobre 2011









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