« Nous sommes ici parce que nous avons conscience d’être appelés à vivre ensemble
dans la paix (…) La recherche incessante de ce désir de paix fait de nous des compagnons
de voyage. » C’est avec ces mots que le Cardinal Turkson a introduit une série d’interventions
ce jeudi matin dans la Basilique Sainte-Marie-des-Anges à Assise. « Nous sommes venus
ici, a poursuivi le Président du Conseil pontifical Justice et Paix, pour témoigner
de la grande force de la religion pour le bien, pour la construction de la paix, pour
la réconciliation de ceux qui vivent un conflit, pour remettre l’homme en harmonie
avec la création ». Après la projection d’un film sur la première rencontre d’Assise,
devant le Pape et 300 dignitaires des différentes religions du monde, le Patriarche
œcuménique de Constantinople a affirmé qu’il fallait « s’opposer à la déformation
et l’instrumentalisation, faite par des auteurs de violence, des messages des religions
et de leur symboles. » Bartolomeo I a également mis en garde contre la marginalisation
croissante de la communauté chrétienne au Moyen-Orient. Pour Monseigneur
Rowans Williams, le chef de l’Eglise anglicane, « nous ne sommes pas ici pour
affirmer un moindre dénominateur commun de ce que croyons, mais pour élever nos voix
de la profondeur de nos traditions, dans toute leur singularité, de manière à ce que
la famille humaine puisse être pleinement consciente de combien de sagesse est nécessaire
dans la lutte contre la folie d'un monde encore obsédé par des peurs et des suspicions,
encore amoureux de l'idée d'une sécurité basée sur une hostilité défensive et encore
capable de tolérer ou d’ignorer les énormes pertes en vie humaine, parmi les populations
les plus pauvres à cause des guerres et maladies. » Le représentant du Grand
Rabbinat d’Israël, le Rabbin David Rosen, a lui exprimé sa gratitude envers Jean
Paul II et Benoît XVI pour cette initiative en faveur de la paix. Pour lui, « ce que
les hommes et les femmes recherchent est cette idée de paix comme l’expression sublime
de la volonté divine et l’image divine dans laquelle chaque être humain est créé ». «
Le monde a besoin de construire la paix à partir de la foi », a déclaré le pasteur
et théologien, Olav Fykse Tveit. Le secrétaire du Conseil œcuménique des Eglises
a également souligné qu’un des grands obstacles aujourd’hui à une paix juste est le
niveau élevé de chômage chez les jeunes dans le monde entier et évoquant les printemps
arabes, il affirme que la vision et le courage des jeunes sont précieux pour effectuer
les changements nécessaires pour obtenir la paix.
Le Pape, qui est arrivé ce
jeudi matin en train à Assise, accompagné des différentes délégations religieuses,
devrait s’exprimer à la mi-journée.