Pas de dégel en vue entre Rome et Pékin. Entre juin et la mi-septembre, neuf missionnaires,
presque tous étrangers, ont été empêchés de se rendre en Chine, un pays où, selon
les commentateurs, les libertés, d’opinion et d’action, se réduisent jour après jour.
Parmi les religieux concernés par cette mesure figure le Père Gianni Criveller, un
missionnaire et universitaire italien, membre de l’Institut pontifical des missions
étrangères, qui vit à Hong Kong depuis de nombreuses années, auteur de nombreux ouvrages
sur l’histoire du christianisme en Chine, président de la commission historique pour
la béatification du jésuite italien Matteo Ricci, apôtre de la Chine. Il travaillait
depuis un an à Pékin, auprès d’une prestigieuse université. Au mois de juillet de
retour d’un voyage à Hong Kong, il a été bloqué à l’aéroport de Pékin et refoulé.
Il figure désormais sur la liste noire de Pékin. Interrogé par MissiOnLine, le Père
Criveller évoque une stratégie de représailles contre le Saint Siège qui a posé un
geste fort en annonçant publiquement l’excommunication des évêques ordonnés sans l’approbation
du Pape et donc de manière illégitime. Mais il précise qu’il ne s’agit que d’une hypothèse.
Aucun fonctionnaire chinois ne lui a fourni d’explication. Une nouvelle source de
tensions entre Rome et Pékin alors même que Benoît XVI vient de canoniser, le 23
octobre, le fondateur d’une congrégation missionnaire Guido Maria Conforti, qui s’est
lui-même rendu en Chine pour y annoncer l’Evangile.