Les catholiques italiens resserrent leurs rangs pour une politique meilleure
Pour décomposer le cadre politique italien, ils se sont retrouvés dans les murs d’un
couvent médiéval de la ville de Todi. Des catholiques qui s’interrogent sur leur rôle
politique dans un pays en pleine débâcle. 130 délégués d’associations de travailleurs,
de mouvements d’Église très ancrés dans la société, des historiens, des banquiers,
des universitaires, des sociologues…. une diaspora prête à surmonter ses divisions
pour assumer ses responsabilités dans la situation délicate actuelle. Ils ont
entendu le cardinal Bagnasco venu leur adresser une parole d’évêque et leur rappeler
les principes qui ne peuvent être négociés comme la défense de la vie, la famille,
la liberté religieuse et éducative. Sans revendiquer de privilèges pour l’Église,
le président de la conférence épiscopale italienne considère comme un grave péché
d’omission pour les catholiques de se désintéresser des aspects sociaux et du bien
commun. Dans le cadre de la laïcité, ils doivent, au contraire, constituer un réseau
vertueux et critique. Les nostalgiques de la Démocratie chrétienne sont de moins
en moins nombreux et certains participants ont mis en garde contre la tentation quelque
peu passéiste de vouloir refonder un parti. Mais pour beaucoup, s’ils veulent représenter
un réel mouvement d’opinion et proposer des réformes, les catholiques devront s’organiser,
en évitant cependant tout repli identitaire. Au-delà des clivages, tous sont convaincus
que les problèmes sociaux, moraux et économiques sont énormes et que la classe politique
ne semble pas à la hauteur de la situation. L’Italie a besoin « d’une bonne politique
pour le bien commun », et les catholiques ne peuvent se taire. Reste à savoir quelle
forme leur engagement pourra prendre. Dans une interview au quotidien La Stampa,
le charismatique Andrea Riccardi, un des fondateurs de la communauté de Sant’Egidio
a affirmé avoir constaté à Todi une réalité positive, mais que celle-ci doit encore
se concrétiser autour d’un vrai projet. Il faudra du temps.