Nicaragua : l’Église catholique dénonce les menaces contre les prêtres
A l’approche des élections présidentielles et législatives du 6 novembre prochain,
les évêques de la Conférence épiscopale du Nicaragua ont publié un message à l'intention
du peuple nicaraguyen. Selon les évêques, le processus électoral se vit avec une certaine
préoccupation et avec des craintes face au manque de sincérité des partis et des responsables
politiques. L'épiscopat du Nicaragua dénonce « l'intolérance et la violence » qui
troublent la campagne, ainsi que certaines irrégularités dans la préparation du scrutin.
Dans leur message, les évêques lancent plusieurs appels : ils invitent les
chrétiens sceptiques à se rendre aux urnes, le Conseil suprême électoral, à exercer
sa fonction de manière responsable et avec honnêteté, et appellent les partis politiques
et divers candidats, à « présenter au peuple leurs propositions de manière claire
et concrète ». Les évêques invitent enfin les prêtres « à prendre en charge la formation
de la conscience politique des fidèles laïcs à la lumière de l’Evangile et de la doctrine
sociale de l’Eglise afin de « ne s’identifier à aucune idéologie et aucun parti politique
».
Cet appel intervient dans climat tendu au Nicaragua. Des prêtres catholiques
du diocèse de Managua la capitale, ont ainsi reçu récemment des menaces de mort. Dans
un appel, ceux-ci dénoncent «les lâches menaces que de nombreux prêtres ont reçues
de manière anonyme » parce qu’ils continuent de demander des éclaircissments sur la
mort du Père Pupiro, curé de La Concha, en août dernier. L’Église nicaraguyenne n’est
en effet pas convaincue par les explications officielles sur cet assassinat et exige
la vérité. Le Père Jean Loison est depuis 28 ans au Nicaragua dans le diocèse d’Esteli,
au nord du pays, à 150 km du diocèse de Managua. Il revient sur les causes de ce climat
pré-électoral difficile Propos recueillis
par Marie-Leila Coussa