2011-10-11 17:27:19

Vatican II : vers le cinquantenaire


Le 11 octobre 1962 le Pape Jean XXIII inaugurait à Rome le concile œcuménique Vatican II. Dans son discours d’ouverture, il donna le ton et l’esprit des travaux : « Nous devons nous consacrer, résolument et sans crainte, à l’œuvre que réclame notre époque ». En clair : adapter l’Église au monde moderne. Rien de comparable n’avait été entrepris depuis le concile de Trente, trois cents ans plus tôt.
Benoît XVI a lui-même raconté qu’il régnait à Rome une exaltation certaine, la conscience d’être témoin d’un événement de grande portée historique mais il ajoute que chacun avait apporté dans ses bagages des craintes secrètes. Toujours selon Benoît XVI, il manquait à la cérémonie d’ouverture un élément intégrateur en même temps qu’une unité intérieure. La controverse sur la réforme liturgique allait d’ailleurs occuper une place considérable dans les débats. « Il arriva plus d’une fois que des éloges enflammés du latin fussent tenus dans un pénible latin de cuisine ».

Le successeur de Jean XXIII, Paul VI devait conclure le concile trois ans plus tard, le 8 décembre 1965. Rassemblant tous les évêques du monde, 2 540 prélats des cinq continents, le concile fut un événement considérable qui favorisa l’irruption de l’Église catholique romaine dans le monde et les médias. Il avait ébranlé les velléités centralisatrices de l’administration pontificale, ouvert l’Église aux autres religions, en particulier aux juifs, il avait adapté sa communication au monde moderne et transformé l’Eglise-institution en une communauté de fidèles.
A l’approche du cinquantenaire de l’ouverture de Vatican II en 2012, le débat voire les polémiques ont repris de plus belle et de nombreuses initiatives, commémorations officielles ou indépendantes, solennelles ou scientifiques, sont annoncées. Ainsi, du 3 au 6 octobre 2012, l’Université pontificale du Latran, dirigée par un salésien italien, Mgr Enrico dal Covolo, organisera, en collaboration avec la Commission pontificale pour les sciences historiques, un grand Congrès international sur le thème de l’interprétation du concile.
Même si les quatre papes qui ont succédé à Jean XXIII se sont placés dans la continuité du concile, celui-ci est toujours sujet à discussion. Pour beaucoup sa réception et son application sont incomplètes. D’autres lui reprochent d’avoir affaibli l’Église en l’exposant aux contaminations du monde. Dans les colonnes de l’Osservatore romano, le journal du Vatican, l’historien français Philippe Levillain estime que le « drame de Vatican II est d’avoir été appesanti par l’infatigable impatience de ceux qui ont pour mission de le vivre ou le devoir de le respecter ».








All the contents on this site are copyrighted ©.