En pleine crise, les femmes appelées à être des visionnaires tout comme Barbara Ward
« La Femme : sève dans la mission de l’Eglise » c’est le thème d’une rencontre qui
s’est tenue, ce lundi à Rome, sous les auspices de l'Institut d'études supérieures
sur la femme de l'université pontificale Regina Apostolorum, en collaboration avec
le Conseil Pontifical pour les laïcs. Durant toute la matinée, plusieurs intervenants
se sont succédés à la tribune, à commencer par le président du Conseil Pontifical
pour les laïcs, le cardinal Stanislaw Rylko, pour proposer des pistes de réflexion
sur des thématiques telles que les fondements théologiques et anthropologiques du
rôle de la femme dans l’Eglise, l’art d’éduquer dans la foi, Jean Paul II et « le
génie féminin », ou encore le charisme de Barbara Ward. Cette économiste britannique,
née en 1914, connue pour son engagement en faveur des pays en voie de développement
a eu un rôle déterminant dans la vie de l’Eglise et de la société. Auditrice durant
le concile Vatican II, elle est également à l’origine de la fondation du Conseil Justice
et paix. Alors que l’on célèbre cette année le 30ème anniversaire de sa mort, Flaminia
Giovanelli, sous-secrétaire du Conseil Pontifical Justice et Paix a voulu insister
sur l’actualité de son message. « C’est elle qui a introduit la notion de développement
durable » et sa vision du futur était très marquée tout comme son intérêt pour l’environnement
et le développement, « tous deux liés pour œuvrer au bénéfice des pauvres et de la
justice internationale ». A la lumière du parcours de Barbara Ward, la numéro 3 du
Conseil Pontifical Justice et Paix, propose une profonde réflexion sur le rôle de
la femme dans nos sociétés actuelles, en insistant sur l’aspect social, allant même
jusqu’à indiquer que les femmes peuvent aujourd’hui, en pleine crise économique, être
des actrices déterminantes. « Les caractéristiques que l’on attribue à la femme,
peuvent aujourd’hui aider à trouver des solutions et même attaquer le problème de
la crise financière et économique » Pour Flamina Giovanelli, il faut « récupérer
l’aspect social qui a été détaché de l’aspect économique. Or « dans tout ce qui est
social la femme excelle ». Alors que le monde, profondément ébranlé par la crise,
est en train de remettre en cause le fonctionnement même de l’économie, il convient
de repenser le rôle des femmes dans l’économie. Il nous faut de la nouveauté et pourquoi
pas, souligne Flamina Giovanelli, de plus en plus de femmes entrepreneurs, des femmes
visionnaires comme l’était Barbara Ward.
Flamina Giovanelli interrogée
par Hélène Destombes