Droits des Palestiniens et persécutions religieuses : Mgr Mamberti s'exprime à l'ONU
Pour le Saint-Siège, les urgences humanitaires représentent un défi prioritaire pour
la communauté internationale. Le Secrétaire pour les Rapports avec les Etats l’a souligné
dans une longue intervention mardi, devant la 66° Assemblée générale de l’ONU, à New
York, évoquant en particulier la famine qui continue à faire des victimes dans
la Corne de l’Afrique. Mgr Dominique Mamberti a insisté sur le concept de famille
des nations et sur l’interdépendance. Autre défi : les atteintes à la liberté
religieuse qui menacent la sécurité et la paix et entravent le développement.
Mgr Mamberti a déploré les discriminations et parfois les violences dont souffrent
les minorités dans certains pays, des situations trop nombreuses – a-t-il noté pointant
du doigt la montée de l’intolérance religieuse dans le monde : malheureusement les
chrétiens constituent aujourd’hui le groupe religieux qui souffre le plus à cause
de sa foi. Le haut représentant du Saint-Siège a réclamé des mesures efficaces, tout
en regrettant que, dans certains pays où l’on accorde une grande importance au pluralisme
et à la tolérance, on tende paradoxalement à considérer la religion comme un facteur
étranger à la société moderne, en cherchant par divers moyens à la marginaliser et
à en empêcher toute influence dans la vie sociale. Troisième défi : la crise
économique et financière actuelle qui est le résultat, selon lui, d’un déficit
éthique dans les structures économiques. Enfin, en ce qui concerne la demande
d’adhésion présentée par le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud
Abbas, Mgr Mamberti a exhorté la communauté internationale à prendre des décisions
courageuses, rappelant qu’une résolution de l’assemblée générale des Nations Unies
approuvée en 1947 posait déjà la base juridique fondamentale pour l’existence de deux
Etats. Cette résolution recommandait le partage de la Palestine en un Etat juif, et
un Etat arabe, plaçant la zone de Jérusalem sous régime international particulier.
64 ans ont passé : l’un d’entre eux a déjà vu le jour, alors que l’autre n’a pas encore
été constitué. Le Saint-Siège soutient le droit des Palestiniens à avoir leur propre
Etat indépendant et souverain et le droit des Israéliens à la sécurité, les deux Etats
étant munis de frontières internationalement reconnues. Il est par ailleurs essentiel
de relancer les négociations entre les deux parties. Jusqu'ici, le Saint-Siège avait
opté pour la réserve au sujet de l'initiative palestinienne à l'ONU. En revanche,
les responsables des principales églises chrétiennes de Jérusalem avaient déjà apporté
dans un communiqué conjoint un soutien sans faille à cette initiative. Le Secrétaire
du Saint-Siège pour les rapports avec les Etats a évoqué plusieurs autres questions
comme le commerce des armes, le Printemps arabe en cours en Afrique du Nord
et au Moyen-Orient et la sauvegarde de l’environnement.